INTERVIEW«Lille fait partie de notre Top 5 mondial», assure le patron de Keolis

Transpole: «Lille fait partie de notre Top 5 mondial», assure le PDG de Keolis

INTERVIEWJean-Pierre Farandou, le patron de Keolis, confirme que la société sera candidate au renouvellement du contrat Transpole à Lille…
Jean-Pierre Farandou, président de Keolis
Jean-Pierre Farandou, président de Keolis - O. Aballain / 20 Minutes
Olivier Aballain

Olivier Aballain

Keolis ne veut surtout pas lâcher Lille. La filiale de la SNCF a confirmé qu’elle serait bien candidate au renouvellement de la délégation de service public Transpole, qui arrive à expiration fin 2017. Explications de Jean-Pierre Farandou, le PDG de Keolis.

Malgré l’accumulation des déficits depuis quelques années (-20 millions encore prévus en 2016), Keolis souhaite donc conserver la gestion de Transpole ?

Oui, nous allons officiellement déclarer notre candidature avant la date limite du 6 juin, afin de participer à l’appel d’offres sur Lille (qui sera lancé d’ici juillet). Le réseau lillois fait partie de notre “Top 5” mondial en termes de chiffre d’affaires, avec Lyon, Boston, Melbourne et Stockholm. Nous souhaitons continuer à exploiter ce réseau très diversifié, avec l’ambition de faire voyager les usagers le plus simplement possible.

La situation financière de Transpole ne vous inquiète-t-elle pas ?

Evidemment, cette situation est préoccupante. L’idée n’est pas de poursuivre sur cette tendance au déficit. Cependant nous pensons en avoir identifié les causes. Elles ne sont pas liées aux charges, qui sont très bien tenues, et conformes d’ailleurs au contrat passé avec la métropole de Lille (MEL).

Le déficit découle d’un manque de recettes. Nous avons dû faire face au retard de mise en place du doublement de la ligne 1 du métro, aux problèmes liés au lancement de la billettique Pass’Pass, et nous subissons l’effet d’un taux de fraude qui est bien supérieur à ce qui était attendu, même si la situation s’est améliorée en 2015 (14,4 % contre 18,3 % estimés en 2014).

A cela s’ajoute une estimation sans doute trop optimiste de la croissance de l’activité économique qui, depuis 2011, n’a pas été celle que nous attendions.

Le prochain contrat Transpole devra-t-il coûter plus cher pour équilibrer les comptes ?

Non, nous avons bien entendu les demandes de la MEL [l’exécutif de la métropole souhaite une baisse de 10 % du coût du contrat], et elles sont d’ailleurs en ligne avec les exigences des autres collectivités. Nous savons que nous sommes sur une activité qui dégage une faible marge [bénéfices faibles par rapport au chiffre d’affaires].

Toutefois des pistes existent pour améliorer l’efficacité du réseau, notamment dans la lutte contre la fraude. L’installation de contrôles d’accès (portiques) dans les stations et le travail avec la police ont montré leur efficacité à Lyon, à Orléans… Mais pour le prochain contrat, nous attendons surtout de connaître le cahier des charges fixé par la MEL

Quoi qu’il en soit, vous serez très loin, en 2017, de l’objectif de 242 millions fixé par le contrat actuel (2011-2017). Dans la compétition avec vos concurrents, notamment Transdev, ne craignez-vous pas de pâtir de ce décalage ?

J’en ai déjà parlé, une partie de ce retard ne peut pas nous être imputé, notamment parce que le doublement de la ligne 1 n’est pas intervenu à la date prévue. Transpole a assuré 175 millions de voyages en 2015, ce qui représente une hausse de 2 % du trafic par rapport à 2014. L’année 2016 se présente avec la même tendance.

Nous assurons 2.500 départs de métro par jour, avec un taux [de service] de 99,7 %. Et 93 % des clients Transpole se disent satisfaits [selon un panel Transpole réalisé en 2014]. Keolis assume ses engagements, et souhaite continuer à le faire.