Nord: Malades, les frênes de la forêt de Phalempin vont être abattus
ENVIRONNEMENT•L'Office national des forêts veut abattre tous les frênes de Phalempin à cause de l'arrivée d'une maladie, la chalarose...Olivier Aballain
Peu à peu, le mal s’étend. Envahis par un champignon parasite, le Chalaria Fraxinea, les frênes de la forêt de Phalempin vont devoir être abattus. La Voix du Nord, qui a révélé l’information, précise que cette essence d’arbre représente environ 8,5 % des 700 hectares de ce massif forestier du sud de l’agglomération lilloise, où les écoliers partent parfois en classe verte.
Le champignon fautif, Chalaria Fraxinea, a été repéré pour la première fois dans la région en 2009. Son apparition en Europe date du début des années 1990, avec une observation en Pologne en 1992, mais la souche originelle pourrait venir du Japon, selon certains spécialistes.
Vendre le bois pendant qu’il est encore sain
L’infection, nommée chalarose, se caractérise par un flétrissement des feuilles et un assèchement (nécrose) des rameaux, provoqués par le blocage de la circulation de la sève. L’arbre ne meurt pas rapidement, mais il dépérit : C’est ce que veulent éviter les gestionnaires de la forêt de Phalempin qui, selon la Voix du Nord, ne veulent pas voir leur bois de frêne perdre de sa valeur.
Pour eux, mieux vaut donc vendre le bois à un bon prix en Chine, et remplacer le frêne par d’autres essences. « C’est le cycle de la nature », commente un technicien de l’Office national des forêts (ONF).
L’abattage n’est pourtant pas obligatoire
La stratégie est plus radicale que celle adoptée en octobre dans la forêt de Nieppe, où la part du frêne est plus élevée (20 % des arbres), et où l’ONF ne compte couper qu’un arbre sur deux.
Cette approche plus mesurée est aussi celle que recommande le centre régional de la propriété forestière (CRPF). Cet organisme public de conseil aux gestionnaires de forêts estime que l’abattage préventif, « inefficace » contre l’extension de la chalarose, « pourrait priver les sylviculteurs de pouvoir observer (…) une résistance génétique de certains individus ». Les arbres résistants, restés sains, permettraient alors de repeupler les fresnaies. Mais la patience, ça n’a pas de prix.