Bientôt la crémaillère. Mardi, à Croix, près de Roubaix, la villa Cavrois, de l’architecte Robert Mallet-Stevens, a récupéré de nouveaux éléments de son mobilier d’origine. Les deux petites-filles de Paul Cavrois, le maître d’ouvrage, ont assisté à l’événement.

Vente aux enchères

Sur le parvis de la villa, deux techniciens des Monuments nationaux sortent avec 1.000 précautions d’énormes caisses d’un camion de déménagement. A l’intérieur, emballées comme s’il s’agissait de tableaux inestimables, les pièces de mobilier acquises lors d’une vente aux enchères chez Sotheby’s, à New-York, le 16 décembre dernier. Pour plus de 250.000 dollars, l’Etat a acheté huit fauteuils, deux tables et une paire de chaises.

« Je suis contente de voir la villa se remeubler », lâche, émue, Christine Jouret, la petite-fille de Paul Cavrois. « Je reconnais les fauteuils, mais ils me semblent minuscules », remarque Isabelle Bonduel, la seconde petite-fille.

L’œuvre de Mallet Stevens renaît

Toutes deux ont suivi la restauration de la somptueuse demeure depuis 2013, mais cette étape finale ravive les souvenirs : « On adore cette maison, nous nous y sommes mariées toutes les deux », explique Christine.

« C’est l’œuvre de la vie de Mallet-Stevens qui est en train de renaître », constate Philippe Charron, du centre des monuments nationaux. Mais les grandes pièces paraissent encore bien vides malgré l’arrivage du jour : « Nous en sommes à 45 % de remeublement, estime le conservateur. Atteindre 100 % est impossible, nous savons que certains meubles ont définitivement disparu, comme la grande table du salon », se désole-t-il.

A visiter dès mercredi

Car, dans ce qu’il considère comme une « œuvre d’art du XXe siècle », pas question de disposer des copies. « Nous préférons ne rien mettre à défaut des meubles originaux », assure Philippe Charron.

Tout le mobilier récupéré sera disposé dans la villa grâce à des photos d’époque. « Le parti prix est de lui redonner l’aspect le plus proche qu’au jour de son inauguration, en 1932 », poursuit le conservateur. Une plongée au cœur de l’histoire mouvementée de cette demeure que les visiteurs pourront découvrir dès ce mercredi.