Lille: Le Palais des Beaux-Arts accueille quatre statues entourées de mystère
HISTOIRE•Le mystère plane encore que les quatre statues découvertes en 2013 à Orchies et installées, depuis ce mercredi, au palais des Beaux-Arts de LilleGilles Durand
D’où viennent-elles ? Que leur est-il arrivé ? Les quatre statues, qui viennent d'enrichir la collection du Palais des Beaux-Arts de Lille, portent encore leur secret. Retrouvées en mars 2013 à Orchies, lors d’un diagnostic archéologique, elles ont été présentées officiellement, ce mercredi.
Chefs-d’œuvre du maniérisme
Ces statues, de style maniérisme et scuptées en calcaire de l'Avesnois, doivent être restaurées entre mai et septembre 2016 par les services du musée lillois, dans le cadre d’un mécénat collaboratif. Elles représentent deux saintes, Agnès et Marie-Madeleine, datées entre 1520 et 1530, et deux moines, sculptés plus récemment, vers la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle. Mais c’est à peu près tout ce que l’on sait.
« Les premières enquêtes historiques n’ont pas permis de découvrir l’origine de ces statues. Elles pèsent très lourd, entre 250 et 300 kg, donc elles n’ont pas sans doute pas été transportées de très loin », souligne Ludovic Debs, du centre de recherches archéologique de l’Inrap, à Villeneuve d’Ascq.
Transition entre Moyen Âge et Renaissance
Il reste donc les hypothèses. « La plus probable est que ces statues aient été enfouies pour être protégées durant la Révolution. L’analyse de la terre et la manière dont elles ont été manipulées, c’est-à-dire sans être jetées, vont dans ce sens », assure l’archéologue.
Cette découverte exceptionnelle tient un peu du hasard. « A 50 cm près, on ne les voyait pas », raconte Ludovic Debs. Une statue de moine a d’ailleurs été endommagée par une pelleteuse lors des fouilles préventives. « Nous savions qu’Orchies avait abrité un site médiéval et nous espérions trouver des vestiges de ce site, mais pas ce genre d'objets », explique-t-il.
Les statues, une fois restaurées, seront présentées aux côtés des peintures et sculptures flamandes du musée. « Elles permettront d’évoquer la transition entre l’art du Moyen-Âge et celui de la Renaissance », explique Laetitia Barragué-Zouita, conservatrice au palais des Beaux-Arts.