M.L. avec AFP
Problème de voisinage. Bernard Cazeneuve envisage d’un mauvais œil la décision prise, mardi soir, par les Belges de rétablir les contrôles douaniers aux frontières des deux pays pour parer à une éventuelle arrivée massive de migrants en partance de la Jungle de « Calais ».
«Nous n'avons pas été prévenus»
« Cette décision est pour nous étrange et ses motivations le sont tout autant », a dit Bernard Cazeneuve devant des journalistes, à son arrivée à une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles, largement consacrée à la crise migratoire. « Nous n’avons pas été prévenus », a aussi déploré le ministre français, assurant « qu’il n’a jamais été question pour le gouvernement français d’envoyer des bulldozers sur la lande pour procéder à la dispersion des migrants ».
La Belgique a « suivi les procédures prévues », a répondu sur la chaîne publique RTBF son homologue belge, Jan Jambon. « Nous avons eu un contact au niveau opérationnel avec la France et des contacts bilatéraux ont eu lieu entre les Premiers ministres et les ministres de l’Intérieur de France et de Belgique », a-t-il assuré, cité par l’agence Belga.
« Les chiffres démontrent que les actions sont nécessaires. Un jour avant, on a pu arrêter 32 personnes à Adinkerke (du côté belge de la frontière), et la première journée de l’action, on avait déjà 100 personnes », a également expliqué M. Jambon. « Prétendre qu’il pourrait y avoir […] un afflux de migrants à la frontière belge ne correspond pas à la réalité », a insisté Bernard Cazeneuve.
La Belgique avait annoncé, mardi, avoir rétabli provisoirement des contrôles à sa frontière avec la France, pour faire face à un éventuel afflux de migrants quittant la « Jungle » de Calais (nord), un vaste camp situé près du port où embarquent les camions et à une quinzaine de kilomètres de l’entrée française du tunnel sous la Manche.