Nord :La prison de Sequedin accusée d'avoir laissé mourir un détenu
PRISON•L'avocat d'un détenu décédé en prison le 12 février accuse la maison d'arrêt de Sequedin de l'avoir «laissé crever»...Olivier Aballain
Selon son avocat, Adil Taychi « se laissait mourir » en prison. La maison d’arrêt de Sequedin, près de Lille, fait l’objet d’une plainte pour homicide involontaire après la mort d’un détenu de 36 ans, a-t-on appris mardi auprès de l’avocat de ce dernier, tandis que le parquet a ouvert une enquête pour déterminer les causes du décès.
Dans la nuit de vendredi à samedi, Adil Taychi est décédé d’un arrêt cardiaque, a rapporté son avocat Me Emmanuel Riglaire auprès de l’AFP. Il était mis en cause et attendait son jugement en appel dans une affaire de trafic de drogue ayant conduit à la mort de son frère Regragui, patron d’une station de lavage auto, en septembre 2013 avenue de Dunkerque à Lomme.
D’après les éléments reconstitués à l’époque par les enquêteurs, Regragui Taychi aurait été victime d’une expédition punitive visant son frère Adil, après un vol de cannabis.
Son état s’était dégradé « depuis un mois »
Depuis le drame, Adil Taychi « se laissait mourir » d’après Me Emmanuel Riglaire, qui estime que son client se sentait coupable « de la mort de son frère, d’avoir privé ses enfants d’un père ». Me Emmanuel Riglaire accuse la prison de Sequedin d’avoir négligé des alertes sur sa santé.
« Ça faisait près d’un mois que son état s’était dégradé, qu’il était amaigri, que son épouse et moi multipliions les alertes », a poursuivi Me Riglaire. « L’avant-veille de sa mort, un médecin était passé le voir et aurait dit qu’il était urgent de l’hospitaliser, mais cela n’a jamais été fait », a-t-il dit.
« Ce n’était pas un détenu facile »
Selon l’avocat, « ce n’était pas un détenu facile », il a pu susciter de « l’antipathie » au sein des surveillants. Au nom de la veuve du prisonnier décédé, Me Riglaire a déposé plainte contre l’administration pénitentiaire auprès du parquet de Lille, pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger, a-t-il indiqué, confirmant une information de La Voix du Nord.
La direction interrégionale des services pénitentiaires de Lille n’a pas souhaité commenter l’affaire.