JUSTICEAprès l'affaire Mougel, «rien n'a changé»

Nord: «La loi n'a pas changé depuis le meurtre de Natacha Mougel», regrette le député Bernard Gérard

JUSTICEEntretien avec le député-maire de Marcq-en-Barœul, Bernard Gérard...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

L’État pourrait avoir à indemniser les proches de Natacha Mougel pour sa « responsabilité sans faute » dans le meurtre de la joggeuse, à Marcq-en-Barœul, en septembre 2010.

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Le rapporteur public du tribunal administratif a reconnu une série de dysfonctionnements qui ont conduit à la libération conditionnelle du meurtrier de la Nordiste, alors qu’il avait été condamné à dix ans de prison pour un viol commis en 2004.

Le député-maire de Marcq-en-Barœul, Bernard Gérard (LR), « très affecté » par l’affaire en 2010, a accepté de livrer sa réaction à 20 Minutes.

La loi a-t-elle changé comme vous le souhaitiez après le meurtre de Natacha Mougel ?

Malheureusement non, rien n’a changé. Nous avions lancé une réflexion sur la rétention de sûreté, mais nous sommes toujours freinés par le respect de principes constitutionnels [la rétention de sûreté, dont l’ex-Garde des Sceaux Christiane Taubira prônait l’abrogation, est toujours en vigueur]. Ceci dit la constitution doit d’abord protéger les gens.

Vous estimez qu’un tel dysfonctionnement, s’il est avéré, pourrait se reproduire ?

Je crois que oui. J’avais proposé, à l’occasion de la réforme pénale portée par Christiane Taubira, que la nécessaire réparation apportée aux victimes figure dans les principes de la justice rendue en France. Cela me paraît nécessaire pour qu’une peine, quelle qu’elle soit, puisse être comprise par les Français. Mais je n’ai pas été entendu.

Comptez-vous présenter d’autres propositions ?

Certainement. Je suis avocat de formation, et j’essaierai toujours de protéger les victimes qui ont à souffrir des actes de ce genre de barbares. Une personne comme Alain Penin est inamendable, il ne doit jamais sortir de prison.