La Grande-Bretagne n’est décidément plus une île. Un réfugié soudanais a vu sa demande d’asile acceptée en Angleterre après avoir traversé le tunnel sous la Manche à pied.

Abdul Rahman Haroun, 40 ans, avait parcouru, début août, la quasi-totalité des 50 kilomètres du tunnel, avant d’être arrêté côté anglais, non loin de Folkestone.

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Selon l'AFP, l'homme devait comparaître le 4 janvier devant le tribunal de Cantorbéry (sud-est de l'Angleterre) pour obstruction à la circulation dans le tunnel, une infraction passible de deux ans de prison. Mais l'audience a été ajournée au 18 janvier, pour réétudier son dossier au vu de son nouveau statut de réfugié. En attendant son jugement, le Soudanais a été libéré sous caution, avec obligation de se présenter à la police une fois par semaine.

Une décision « regrettable » pour Eurotunnel

L’odyssée d’Abdul Rahman Haroun, outre le risque de choc avec des trains circulant entre 140 et 160 km/h, avait provoqué d’importantes perturbations dans la circulation du tunnel sous la Manche. A l’époque, le groupe Eurotunnel avait évoqué une « intrusion criminelle, illégale et très dangereuse pour la personne ».

Le groupe exploitant le tunnel considère, par conséquent, que l’acceptation de la demande d’asile est « regrettable », car elle risque de « donner de mauvaises idées à certains migrants » et de « les encourager à risquer leur vie ».

En octobre, deux migrants iraniens avaient eux aussi été interpellés à la sortie du tunnel, en Angleterre, après une traversée similaire.

Selon le dernier décompte de la préfecture du Pas-de-Calais, entre 3.800 et 4.200 migrants, essentiellement venus d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afghanistan, se trouvent à Calais, pour beaucoup dans l’espoir de rejoindre l’Angleterre.