SOCIALLe Département veut réduire le nombre de placements judiciaires familiaux

Nord: Le Département veut réduire le nombre de placements judiciaires chez les jeunes

SOCIALLes mesures départementales d'aide social à l'enfance doivent désormais miser davantage sur la prévention auprès des familles, mais avec des moyens réduits...
Gilles Durand

Gilles Durand

Mieux vaut prévenir que guérir. Le Département du Nord veut mettre ce proverbe en pratique en adaptant sa politique d’aide sociale à l’enfance. Une délibération cadre doit être votée dans ce sens, jeudi, par l’assemblée départementale. Premier objectif : réduire le nombre d’enfants placés dans le Nord.

Des chiffres inquiétants. « Le département compte plus de 10.000 mineurs qui font l’objet d’une mesure de placement pour une durée moyenne d’environ 7 ans », souligne Doriane Bécue, vice-présidente, chargée de l’Enfance, de la Famille et de la Jeunesse. La jeune élue de 29 ans considère le chiffre trop élevé, d’autant que 80 % des mesures sont dues à des carences éducatives.

Des mesures nouvelles. « Sur les 460 millions d’euros consacrés à l’aide à l’enfance, seulement 1 % est consacré à la prévention. Nous allons inverser la tendance », annonce Doriane Bécue. Un examen de santé sera effectué par la Protection maternelle et infantile (PMI) dès l’âge de 2 ans, au lieu de 4, afin de détecter le plus tôt possible les difficultés familiales. Les éducateurs devront également intervenir davantage dans les familles pour accompagner les parents. « Le placement doit rester le dernier recours », note la vice-présidente.

Une vision uniquement budgétaire. En moyenne, un enfant placé coûte 170 euros par jour au département. En réduisant les placements, le Département espère aussi faire des économies. « Vouloir développer une politique de prévention auprès des familles va dans le bon sens. Mais dans le même temps, les budgets des clubs de prévention qui embauchent des éducateurs diminuent fortement », explique un responsable de la protection de l’enfance. Pour lui, le manque de moyens et la précipitation risquent de briser les bonnes intentions. « C’est une nouvelle culture de travail et les gens ne sont pas formés. On veut aller trop vite », affirme-t-il.