SOCIALScène de crime dans la rue pour protester contre les conditions de travail

Lille: Scène de crime dans les rues pour protester contre les conditions de travail

SOCIALLe personnel de la police scientifique en grève a manifesté de manière spectaculaire, ce mardi, à Lille, pour dénoncer le manque de considération vis-à-vis de leurs missions…
Gilles Durand

Gilles Durand

Dans les feuilletons américains, ils sont les « Experts ». Ceux qui pratiquent les analyses d’ADN et résolvent parfois les énigmes. Dans la vraie vie, ils se sentent mal considérés par leur hiérarchie. Le personnel de la police technique et scientifique (PTS) était en grève, ce mardi, à Lille, comme dans beaucoup de grandes villes de France, pour protester contre les conditions de travail.

Seul à intervenir

« Nous sommes souvent seuls pour intervenir sur les scènes d’infraction de petite et moyenne délinquance au risque de notre sécurité », dénonce une officier de police judiciaire. En juillet 2014, cinq jeunes individus avaient caillassé la voiture des fonctionnaires de police venus faire des constatations après des dégradations dans une école à Roubaix.

Un gilet pare-balles après la dernière grève

« Il n’y a jamais eu de blessés graves, mais faut-il attendre un mort pour réagir ? », interroge Nicolas Le Roy, technicien au laboratoire de Lille et représentant du syndicat national des personnels de la police scientifique (SNPPS). En 2010, les policiers scientifiques avaient néanmoins obtenu un gilet pare-balles lors de leur dernier mouvement de grève.

Manifestation de la police scientifique devant le laboratoire de Lille. - G. Durand / 20 Minutes

Le personnel réclame un nouveau statut qui prenne en compte nos contraintes et qui nous permette d’avoir les mêmes avantages que n’importe quel policier », souligne Xavier Depecker, secrétaire national adjoint du Snipat-FO, syndicat majoritaire pour les agents spécialisés de la PTS dans le Nord. Principale revendication : l’inscription dans le salaire de la prime qui représente souvent 40 % des revenus.

« Nous sommes de plus en plus sollicités »

« Nous sommes le corps de la police qui fait le plus d’heures supplémentaires car nous sommes de plus en plus sollicités, notamment sur les cambriolages. En plus, le manque d’effectif rend les prélèvements sur le terrain juridiquement fragiles car parfois, ils sont réalisés sans la présence d’un officier de police judiciaire », explique le syndicaliste.

Environ 200 personnes travaillent pour la PTS dans la zone Nord-Pas-de-Calais/Picardie. Il sont une centaine au laboratoire de Lille devant lequel une scène de crime fictive a été reconstitué. Le taux de grévistes était estimé à 70 % par les syndicats.