Nord: Le préfet scrute le contrat signé au conseil régional par la fille d'un ex-élu
POLITIQUE•Marie Kucheida, fille d'un ancien député-maire PS de Liévin, est employée comme «attachée non-titulaire»...Olivier Aballain
Le préfet du Nord met son grain de sel au Conseil régional. Demain mardi, le Tribunal administratif de Lille examinera une demande d’annulation de contrat de travail formulée par la préfecture du Nord.
La procédure concerne l’emploi occupé par Marie Kucheida à la région depuis avril 2013. La fille de l’ex-député-maire PS de Liévin, Jean-Pierre Kucheida, avait été recrutée en tant qu’attachée « non titulaire » à la direction Culture du Conseil régional. Or elle n’a pas passé le concours de la fonction publique.
Procédure normale pour des « profils atypiques »
« Nous avons une vingtaine de contentieux de ce type par an, assure Patrick Banneux, directeur de cabinet du président de région Daniel Percheron (PS). Il est normal, pour le préfet, d’examiner la situation des contractuels. »
Selon lui, sur les postes de catégorie A (le niveau de Marie Kucheida), la région recherche parfois « des profils atypiques, que l’on trouve peu chez les titulaires » de la fonction publique. Marie Kucheida correspondrait donc à l’un de ces « profils atypiques ». Mais en guise de précisions, la Région indique seulement qu’elle a travaillé sur le projet culturel Mineurs du monde. Patrick Banneux refuse d’en dire plus car « cela relèverait du dossier personnel de l’agent ».
Déjà une procédure en 2013
On trouve pourtant facilement, sur Internet, le profil professionnel de l’intéressée : sur LinkedIn, Marie Kucheida dit travailler en tant que « chargée de mission » au Conseil régional depuis 6 ans et 7 mois, notamment sur l’animation du réseau « Région des musées ».
Titulaire d’un master en communication commerciale, la fille de Jean-Pierre Kucheida a effectivement un profil multicarte, avec une expérience de 7 années en tant que photographe freelance (indépendante).
C’est d’ailleurs dans le cadre de cette activité artistique qu’elle avait signé un livre de photos pour le compte de la Soginorpa, un organisme public du bassin minier qui était alors présidé par son père. Jugés en avril 2013 pour l’octroi d’une subvention de 12.000 euros, Marie et Jean-Pierre Kucheida ont été relaxés des soupçons d’abus de bien sociaux qui pesaient sur eux.
L’État a-t-il fait preuve d’une vigilance renforcée après cette affaire ? Sollicitée, la Préfecture n’a souhaité apporter aucune précision sur les motivations de son recours.