POLITIQUELe département du Nord à la pointe du combat à propos du RSA

Lille: Le département du Nord à la pointe du combat à propos du RSA

POLITIQUEJean-René Lecerf, président (LR) du département du nord, est reçu, ce jeudi par le premier ministre, Manuel Valls, pour évoquer la problématique du paiement du RSA…
Gilles Durand

Gilles Durand

Il veut faire du RSA son cheval de bataille. Le président (LR) du département du Nord, Jean-René Lecerf, est reçu, ce jeudi après-midi, par le Premier ministre, Manuel Valls, pour évoquer le problème du paiement de cette allocation. Il accompagnera, dans cette démarche, Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des départements de France et d’autres présidents de départements, de gauche, comme de droite.

Le RSA = 600 millions par an

Depuis 2003, le paiement de cette allocation, appelée auparavant RMI, est transféré aux départements. Jean-René Lecerf en avait fait une de ses priorités en arrivant à la tête du département, en mars 2015. Le RSA représente 600 millions d’euros par an. Une somme que l’Etat ne compense plus entièrement depuis plusieurs années.

Au point que le conseil départemental n’avait budgétisé que onze mois de paiement pour 2015. « Nous sommes dans une situation d’asphyxie financière en raison de l’augmentation du RSA et de l’importance du reste à charge qui nous incombe », précise le département dans un communiqué.

La menace de ne plus payer

En février 2012, l’ancien président (PS) du Nord, Patrick Kanner, devenu depuis ministre de la Ville et des Sports, protestait déjà contre cette hausse non compensée du RSA. Lors d’un point presse, Jean-René Lecerf avait menacé de ne plus payer cette allocation qu’à hauteur des compensations de l’Etat, soit seulement neuf mois dans l’année.

Grève des agents du département. Ce jeudi était aussi l’occasion pour les agents du département du Nord de manifester leur mécontentement par une journée de grève, à l’appel d’une intersyndicale. Les syndicats reprochent au nouvel exécutif départemental, dirigé par Jean-René Lecerf, « une politique de réduction drastique des dépenses publiques ». « M. Lecerf veut nous faire croire qu’il découvre la réalité de la situation alors qu’il siège depuis 1988 et qu’il a voté, dans l’opposition, la quasi-totalité des budgets départementaux », s’insurge un délégué Sud.