Nord: L'air de rien, la pollution recule (un peu)
ENVIRONNEMENT•L'organisme Atmo Nord-Pas-de-Calais dresse un bilan 2014 plutôt positif...Olivier Aballain
Le ciel nordiste s’éclaircit un peu. Le bilan annuel de la qualité de l’air, dressé par l’organisme Atmo Nord-Pas-de-Calais, est moins sombre que les années précédentes. « La région est sur la bonne voie, mais il faut continuer à agir », résume Jacques Patris, président régional d’Atmo. Le point sur les bonnes nouvelles, et les moins bonnes.
Les particules en net repli
Les particules (PM10) et particules fines (PM2,5) sont responsables de la totalité des épisodes de pollution atmosphérique enregistrés en 2014 dans la région. Et pourtant la tendance est à la baisse : depuis 2009, la concentration moyenne observée sur l’année est en baisse de 26 % pour les PM10, et de 14 % pour les PM2,5.
Au total en 2014, la région a connu 53 jours de pollution, contre 85 en 2013 et 77 en 2012. « La baisse est en partie liée aux conditions météorologiques », relativise Hélène Devillers, directrice d’Atmo. L’association y voit aussi les premiers effets de la rénovation énergétique du parc de logements.
Le gros point noir de Dunkerque
L’agglomération dunkerquoise talonne Lille pour sa mauvaise qualité de l’air. En 2014, selon l’indice composite élaboré à partir de quatre polluants (particules, dioxyde d’azote, ozone et dioxyde de soufre), les deux zones ont subi une qualité de l’air moyenne ou mauvaise environ un jour sur quatre.
Mais Dunkerque a connu quatre jours de pollution qui lui étaient spécifiques. La cité de Jean Bart pâtit de son industrialisation : selon les calculs d’Atmo, le Dunkerquois émet 31,5 % de particules en plus que l’agglomération lilloise, et totalise un sixième des émissions régionales. Les trois quarts sont dus à l’industrie. Plus globalement, rapportées à la surface de la région, les émissions nordistes de particules sont 3,3 fois plus élevées que la moyenne française.
L’ozone se fait remarquer
A très haute altitude, l’ozone filtre certains rayons UV nocifs du soleil. Mais dans l’atmosphère ambiante, ce gaz, formé de trois atomes d’oxygène (O₃), est irritant pour les voies pulmonaires. Sa concentration moyenne dans la région est en légère hausse (+5 % depuis 2009), et les résultats mesurés dans 15 stations de mesure, sur 21, ne respectent pas l’objectif de qualité à long terme, fixé en accord avec le ministère du Développement durable.
Les villes vont être mieux renseignées
En plus de la modélisation de la qualité de l’air quartier par quartier, déjà disponible pour le grand public, Atmo prépare actuellement des « cartes stratégiques Air » pour le compte de la métropole de Lille et de la communauté urbaine de Dunkerque.
Ces documents représenteront finement les concentrations de plusieurs polluants sur le territoire. Objectif : aider les collectivités à choisir l’emplacement d’un équipement (école, crèche, salle de sport, etc.) ou d’un projet d’habitation en minimisant les nuisances. Ces cartes seront disponibles fin 2015.