Lille: La ville porte plainte contre la publicité sauvage de Kiabi
JUSTICE•Deux plaintes ont été déposées contre la dernière campagne de l'enseigne...Olivier Aballain
C’est ce qu’on appelle de la contre-publicité. L’enseigne nordiste de prêt-à-porter Kiabi a cru innover, début septembre, en habillant une partie du mobilier urbain lillois avec des affiches vantant ses dernières collections. Martine Aubry a annoncé mercredi que deux plaintes avaient été déposées.
« Coup de com : 500 silhouettes posées dans les rues de #Lille par @KiabiFrance http://t.co/x05lu1AHzy pic.twitter.com/Cn9uHhsgSp — VDN Lille (@VDNLille) September 12, 2015 »
Potelets et autres équipements du trottoir avaient été recouverts d’environ 500 « fourreaux » promotionnels, notamment aux alentours d’Euralille.
« Nous enverrons la facture », promet Aubry
La campagne, qui a touché d’autres villes de France (Grenoble, Reims, Rennes…) n’est certes pas passée inaperçue. Problème : l’affichage en dehors des panneaux désignés est parfaitement illégal. La ville a donc d’abord porté plainte sur l’absence d’autorisation d’affichage. « Et nous leur enverrons la facture liée à l’enlèvement des affiches. C’est du temps passé par des agents municipaux », précise Martine Aubry. Les services de la ville sont d’autant plus remontés que la question de l’affichage publicitaire agite Lille depuis quelques années déjà.
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En outre, une deuxième plainte sur l’atteinte au code de la route a été formulée, puisque les affiches étaient susceptibles de détourner l’attention des automobilistes. L’article R418-3 du code de la route interdit ainsi « d’apposer des placards, papillons, affiches ou marquages sur les signaux réglementaires et leurs supports ainsi que sur tous autres équipements intéressant la circulation routière. Cette interdiction s’applique également sur les plantations, les trottoirs, les chaussées… »
Interrogée par la Voix du Nord, la communication de la marque avait assumé la prise de risque. Mais selon nos informations, en interne la direction centrale de Kiabi (galaxie Mulliez, 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2014) n’a pas « du tout, du tout » apprécié le coup de com', dont elle n’avait pas été prévenue. L’agence de communication, qui avait évoqué une « guérilla, un attentat marketing », n’est pas à l’abri d’une balle perdue.