COMMERCEBraderie de Lille: Le vendeur d'objets nazis était-il dans l'illégalité?

Braderie de Lille: Le vendeur d'objets nazis était-il dans l'illégalité?

COMMERCESur un stand, étaient mis en vente des bustes d’Adolf Hitler ou des insignes nazis…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Objets nazis sur la braderie. Dimanche, les douanes de Lille ont saisi plusieurs centaines d’objets datant du IIIe Reich sur le stand d’un vendeur Allemand installé du côté de l’Esplanade.

C’est France 3 Nord-Pas-de-Calais qui avait révélé la présence des objets litigieux dès vendredi. Sur le stand du vendeur, au milieu d’autres objets de la Seconde Guerre mondiale, on pouvait voir des carnets de soldats SS, des poignards gravés de croix gammées, des enregistrements de discours d’Adolf Hitler ou encore des bustes à l’effigie du Führer.

Exhibition, non. Vente, oui

En tout, près de 300 objets, qui ont tous été saisis par les douaniers. Outre la morale, c’est l’article R-645-1 du code Pénal qui a servi de base juridique pour l’intervention des fonctionnaires. Un article qui n’interdit pas la vente de tels objets mais qui, en revanche, en réglemente le port ou l’exhibition.

« « Est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 5e classe le fait, sauf pour les besoins d’un film, d’un spectacle ou d’une exposition comportant une évocation historique, de porter ou d’exhiber en public un uniforme, un insigne ou un emblème rappelant les uniformes, les insignes ou les emblèmes qui ont été portés ou exhibés soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle » »

Dans les faits, tous les objets en lien avec le régime nazi tombent donc sous le coup de la loi. Ainsi, selon maître Maton, avocat pénaliste lillois, le vendeur n’était en infraction que parce que les objets étaient visibles.

Des précédents

En juillet dernier, une affaire similaire a eu lieu sur une brocante à Gevrey-Chambertin, près de Dijon. Les gendarmes étaient intervenus, non pour saisir les objets nazis, mais pour demander au vendeur de les cacher.

En avril 2014, toujours sur le même registre, Aurélie Filippetti, alors ministre de la Culture, était intervenue pour faire retirer d’une vente aux enchères différents objets du IIIe Reich. Le blog « Liberté, libertés chéries » s’était alors interrogé sur la pertinence de l’action de la ministre en se demandant si celle-ci n’était pas allée « au-delà de ce qu’impose le droit positif ».