Pas-de-Calais: Une décharge à ciel ouvert pollue le littoral depuis cinq ans
ENVIRONNEMENT•Cinq ans après la découverte d'une décharge dans les dunes de la baie d'Authie, le Conservatoire du littoral semble enfin décidé à intervenir...
Gilles Durand
Voilà maintenant cinq ans que ça dure. Le Conservatoire du littoral semble enfin décidé à prendre en charge des tonnes de déchets qui dénaturent et continuent de polluer la baie d’Authie, près de Berck-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais.
Une réunion en septembre
Une première réunion doit se tenir en septembre avec les représentants de l’Etat, du Conservatoire du littoral, de la commune de Berck-sur-Mer et d’Eden 62, l’organisme chargé de la gestion des espaces naturels sensibles du Pas-de-Calais, a-t-on appris jeudi.
« Il est grand temps que les pouvoirs publics s’occupent de ce problème et débarrassent la dune de cette décharge à ciel ouverte qui fait tache », tempête Daniel Moitel, président de l’association SOS Baie d’Authie, lequel dénonce « cette léthargie scandaleuse » pendant ces cinq années.
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Une taille inconnue
Cette décharge est apparue en 2010. L’érosion de la dune, due au vent et à l’avancée de la mer, a mis à jour, peu à peu, des milliers de détritus, boîtes de conserve ou autres bouteilles en plastique.
Pourquoi n’avoir pas agi plus tôt ? « Chaque année, la décharge s’agrandit. On ne sait pas la quantité exacte de déchets sous le sable et c’est très difficile d’intervenir avec de gros engins car le cordon dunaire est très fragile », affirme Vincent Pilon, chargé de mission à Eden 62.
Enfouis dans les années 70
Les déchets auraient été enfouis dans les années 60 ou 70. Daniel Moitel penche plutôt pour les années 70. « On trouve des sachets plastiques qui n’existaient pas dans les années 60 », explique-t-il. Reste à savoir qui a utilisé ce lieu aujourd’hui protégé comme poubelle et quelle était la législation en vigueur à une époque où la dune n’appartenait pas encore au Conservatoire du littoral, mais à un propriétaire privé.
« Dans ces années-là, cette dune se trouvait à 50 ou 60 mètres du front de mer. Aujourd’hui, avec le mouvement du sable, elle se retrouve face à la plage de l’anse des sternes », précise Daniel Moitel. Les auteurs de ces dépôts sauvages n’imaginaient sans doute pas qu’ils allaient réapparaître un jour.
