Eurotunnel: Migrants, MyFerryLink, rien ne vient déranger la bonne santé du groupe
ECONOMIE•Les résultats pour le premier semestre 2015 sont dans le vert sur tous les points…Mikaël Libert
Tout roule pour Eurotunnel. Le groupe a publié, mercredi, ses résultats pour le premier semestre 2015. Malgré un contexte de fortes tensions autour des migrants et du conflit avec MyFerryLink, tous les indicateurs sont dans le vert.
- Les chiffres
Entre janvier et juin 2015, le chiffre d’affaires (CA) d’Eurotunnel a progressé de 9 %. Il est passé de 593,1 millions d’euros à la même période en 2015 à 648,8 millions d’euros. Le bénéfice net de l’entreprise atteint 39 millions d’euros. Ironie du sort, c’est MyFerryLink qui enregistre la plus forte progression de son CA (+33 %). Les dépenses mises en œuvre pour la sécurisation du site (13 millions depuis janvier 2015) devraient être, au moins en partie, remboursées par les états Anglais et Français.
L’EBITDA (bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement) est lui aussi en forte croissance (+9 %), à 252 millions d’euros, soit 21 millions de mieux qu’au premier semestre 2014. Le groupe explique cela, entre autres, par un taux de change avantageux entre la Livre et l’Euro et la nette diminution des frais financiers supportés par Eurotunnel.
La trésorerie du groupe fait un bond spectaculaire, passant de 12 millions à 77 millions d’euros entre le premier semestre 2014 et le premier semestre 2015.
- Le trafic
De plus en plus de véhicules et de passagers empruntent le tunnel. Le trafic de la ligne fixe est en hausse sur presque tous les points par rapport à 2014: 8 % pour les camions (soit 752.290 camions), 4 % pour les voitures (soit 1.159.863 voitures), 2 % pour les Eurostar et 4 % pour les trains de fret. Seul le nombre d’autocars accuse une baisse de 4 %.
Au cours de ces six premiers mois de 2015, MyFerryLink a bénéficié d’une croissance à deux chiffres sur le fret et sur les autocars : 27 % pour le premier et 15 % pour le second.
- Les perspectives
Le groupe est confiant dans l’avenir pour générer une « croissance durable » Il envisage un EBITDA à 535 millions d’euros à la fin de l’exercice 2015 et table sur 580 millions d’euros pour 2016. Pour justifier cette confiance, Eurotunnel mise sur la poursuite de la croissance du marché camions et passagers sur le détroit, le lancement de nouvelles dessertes ferroviaires Eurostar et sur l’avantage environnemental que représente le tunnel.
Le PDG du groupe, Jacques Gounon, veut « continuer d’investir » pour être en mesure « de transporter deux millions de camions en 2020 ».