ECONOMIELes finances du département dans le rouge vif, selon un audit

Nord: Les finances du département dans le rouge vif, selon un audit

ECONOMIEUn audit financier, présenté lundi au conseil départemental du Nord, évoque la fin des marges de manœuvres de l'institution...
Gilles Durand

Gilles Durand

Les discussions ont été agitées, lundi après-midi, dans l’hémicycle du conseil départemental du Nord. Il y était question d’un audit commandé par la nouvelle majorité de droite à propos de la situation financière du département.

En dessous du seuil critique

Dans son rapport, le cabinet Klopfer annonce d’emblée que « les marges de manœuvre financières sont épuisées depuis la fin 2014 ». En cause, notamment, le taux d’épargne brut, c’est-à-dire la différence entre recette et dépenses de fonctionnement qui s’élevait à 69 millions d’euros, soit 4,4 % des recettes réelles. Un niveau très en deçà du seuil critique évalué à 7 à 8 % des recettes, selon le cabinet. En 2009, il était de 10 %.

Comparé aux départements de plus d’un million d’habitants, le Nord se classe parmi les trois plus mauvais élèves avec la Seine-Saint-Denis et le Pas-de-Calais. Les dépenses de fonctionnement progressent deux fois plus vite que les recettes, notamment à cause des dépenses sociales qui « augmentent à vive allure ».

Risque de mise sous tutelle

« Le Nord n’a plus aucune épargne, annonce Jean-René Lecerf, président (LR) du conseil départemental. L’accès à l’emprunt risque de nous être interdit. Je dois prendre des mesures d’économie avant que le département soit mis sous tutelle ». Première mesure : une économie de 100 millions d’euros dans les dépenses de fonctionnement lors des six prochaines années, soit une baisse de 8 % de la masse salariale et de 5 %, en moyenne, de toutes les dépenses.

Déficit structurel

Mais l’effort ne sera pas suffisant, s’accordent à dire, de concert, Jean-René Lecerf et Didier Manier, ancien président (PS) du département. « Notre déficit est structurel, une trentaine de départements sont dans la même situation que nous, souligne Didier Manier. il faut obtenir une juste compensation par l’Etat du versement des allocations ». Dans le cas contraire, Jean-René Lecerf envisage de ne verser que les sommes compensées. « L’Etat doit prendre ses responsabilités. Ce n’est pas au département du Nord de financer la politique sociale du pays ».