SANTÉLille: Marisol Touraine face aux addictions chez les jeunes

Lille: Marisol Touraine face aux addictions chez les jeunes

SANTÉLa ministre de la Santé a visité l’une des deux structures en France qui prennent en charge des mineurs souffrant d'addiction…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Jeunes, dites non à la drogue. Jeudi, Marisol Touraine était en déplacement à Lille, où elle est intervenue lors des 5èmes journées nationales de la Fédération addiction. Avant son discours, la ministre de la Santé a fait un crochet par Centre thérapeutique résidentiel « Prélude », à Lille, l’un des deux endroits en France, avec Marseille, où des mineurs souffrant d’addiction sont pris en charge.

« Je suis contente de vous rencontrer »

A l’étage du bâtiment, situé près de la porte de Valenciennes, l’une des dix pensionnaires de Prélude s’applique à réaliser une peinture sur verre. « Je suis contente de vous rencontrer, avoue-t-elle à la ministre. J’ai même votre photo dans ma chambre ». La jeune fille, originaire d’Orléans, est ici pour une addiction mais elle n’en dira pas plus. Elle prépare un concours pour devenir Aide médico-psychologique dont elle vient de réussir l’épreuve écrite. « Je vous souhaite plein de bonnes choses », glisse Marisol Touraine, avant de quitter la pièce.

La ministre ne rencontrera pas d’autres jeunes, mais quelques professionnels qui travaillent dans des structures de prévention dans la région. A défaut d’annonces, la ministre écoute. Au centre des débats : un sérieux problème de notoriété des Consultations jeunes consommateurs (CJC).

En retard sur la prévention

Pour Patricia Fruleux, de la CJC Trapèze, « la plupart des jeunes qui viennent chez nous sont contraints, soit par leurs familles, soit par la justice, concède-t-elle. Les jeunes ne viennent pas d’eux-mêmes ». Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération addiction, abonde dans son sens : « Il faut de la contrainte parce que la France est très en retard dans ses politiques publiques liées à la prévention, explique-t-il. Pour les jeunes qui ne sont ni délinquants, ni malades, nous manquons cruellement d’outils ». Car l’addiction ne se limite pas à la drogue, dont les consommateurs peuvent être repérés par le système judiciaire. Désormais, « il y a les jeux d’argent en ligne comme le poker, les jeux vidéo et les réseaux sociaux », détaille Marie Villez de la CJC Cèdre Bleu.

Pour les CJC, Marisol Touraine n’en démord pas : la solution reste la communication. Elle reconnaît pourtant l’échec de la campagne menée en début d’année, « qui tombait au moment des attentats de Paris ». « Il faut informer les jeunes qu’il existe des lieux où ils peuvent être écoutés, déclare la ministre. Mais nous nous adressons aussi aux parents, aux familles, qui ont besoin de trouver de l’aide » face aux addictions de leurs enfants. Marisol Touraine souhaite, par ailleurs, que l’information circule via le milieu scolaire. « Une éducation préventive », pour éviter d’en arriver à l’addiction.