TRANSPORTSLe vélo a-t-il encore la cote?

Lille: Le vélo a-t-il encore la cote?

TRANSPORTSL’association Droit au Vélo s’inquiète du manque d’ambition de Lille Métropole concernant le développement de la bicyclette comme moyen de transports…
Gilles Durand

Gilles Durand

Pédale douce sur le vélo ? Lille Métropole vient de baisser le budget consacré à l'amélioration spécifique des pistes cyclables: 1,5 million d'euros par an. L’association Droit au Vélo (Adav) dénonce un manque d’ambition alors que la métropole lilloise s’est engagée à atteindre 10 % de transports par vélo d’ici à 2020*. Par ailleurs, sept millions sont dédiés au V'Lille qui devrait prochainement connaître un redéploiement de ses stations.

Augmentation des morts et des blessés

« L’investissement est trop faible pour résorber les 50 points noirs répertoriés dans la métropole. A ce rythme, on en a pour plus de 40 ans », regrette l’Adav. «En revanche, nous menons d'autres actions en faveur du vélo, notamment le développement de la signalétique pour les pistes cyclables», précise Anne Voituriez, conseillère communautaire (DVD) déléguée aux déplacements doux.

Suffisant pour répondre aux attentes des usagers du vélo? «Leur principale préoccupation, c'est l’amélioration du réseau et surtout la sécurité du trajet», note l'Adav. En témoignent les statistiques des accidents : en 2014, l’arrondissement de Lille a enregistré deux cyclistes tués et 36 blessés et hospitalisés. Un chiffre en augmentation.


Accidentologie spécifique à Lille

L’accidentologie reste néanmoins spécifique à Lille. Dans la plupart des villes, on constate une diminution du risque d’accident au kilomètre parcouru lorsque le nombre de cyclistes augmente. Sauf dans la métropole nordiste.

Le rapport « Métropole cyclable » dévoilé en mai 2014, fait apparaître qu’à Lille, il y a autant d’accidents par milliers de kilomètres parcourus qu’à Toulon ou à Nice où on pratique beaucoup moins le vélo (-30 %).

Une pratique du vélo en augmentation

Lille est-elle condamnée à rester une métropole où on circule peu en vélo (50 km par an et par habitant) par rapport à Strasbourg (145 km) ? L’an prochain, une grande enquête sur les déplacements urbains doit être réalisée pour déterminer quelle part a pris le vélo. Un comptage de l’Adav montre qu’en centre-ville, cette part ne cesse d’augmenter : depuis 1999, dans la rue Nationale de Lille, on est passée de 4 % à 30 % aux heures de pointe. « On estime à à peu près 6 à 7 % la part de vélo à Lille, souligne l’Adav. On est bien loin de l’objectif de 10 % dans toute la métropole. »

*Il était de 2 % en 2006 et la moitié des trajets effectués dans la métropole faisait moins de 5 km.

Piétons et cyclistes responsables. La préfecture avait lancé, en avril, une opération de sensibilisation des cyclistes, mais aussi des piétons, pour réprimer les comportemenrts dangereux. A y regarder de plus près, la responsabilité des cyclistes n'était engagée qu'une fois sur six, celle des piétons, une fois sur quatre.