Dans le Nord, Vallourec avait le vent en poupe, au plus fort de l’exploitation américaine du pétrole et du gaz de schiste. Mais depuis les cours sont retombés, et les temps sont durs.

Six cents personnes selon la préfecture, 700 pour les organisateurs, ont manifesté mardi à Valenciennes pour exiger des garanties sur l’avenir du fabricant de tubes sans soudures, face à la menace pesant depuis fin avril sur 650 emplois dans le département.

Difficultés avec la chute du cours du pétrole

Vallourec (signifiant « Valenciennes, Louvroil, Recquignies », trois communes nordistes) a annoncé fin avril un plan de suppression de 2.000 postes dans le monde et indiqué rechercher un « partenaire majoritaire » pour reprendre son site de Saint-Saulve.

L’entreprise avait profité ces dernières années du boom de l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste pour laquelle ses tubes sont précieux. Mais avec la baisse des cours du pétrole, les fermetures de puits se sont multipliées aux US, et Vallourec a passé une dépréciation d’actifs d’un milliard d’euros dans ses comptes 2014.

« On a toujours pensé que Vallourec, c’était solide »

« Je suis, nous sommes, vous êtes Aciérie tuberie de Vallourec », pouvait-on lire mardi sur une large banderole portée dans le cortège. « Aujourd’hui on montre notre mécontentement, on attend des réponses », affirme Nacim Bardi, représentant CGT au comité d’entreprise de Vallourec.

« Toute la famille a travaillé chez Vallourec », assure la femme de M. Bardi, Stéphanie. « On a toujours pensé que Vallourec c’était solide », s’est remémorée celle dont le père et l’arrière-grand-père travaillèrent à l’aciérie.

« Union sacrée »

Une réunion est prévue le 15 juin au ministère de l’Economie, à laquelle participeront des élus de la région, qui assumeront le rôle de porte-parole des salariés, selon Vincent Handré, conseiller municipal (sans étiquette) d’Onnaing.

M. Handré a salué « l’union sacrée des élus de la région » : « la sauvegarde de l’emploi n’a pas de couleur politique », s’est-il réjoui, estimant que 4.000 emplois directs et indirects sont concernés par l’avenir de l’aciérie.

Dans un communiqué, Fabien Thiémé, élu communiste du Valenciennois, estime quant à lui que « les dirigeants de cette entreprise en investissant au Brésil et aux Etats-Unis, ont eux-mêmes conduit à un surdimensionnement de la production mondiale ».