Paris-Roubaix 2015 : Bradley Wiggins, la vraie gueule de l'Enfer du Nord
CYCLISME•L'ancien vainqueur du Tour de France rêve de remporter dimanche Paris-Roubaix pour sa dernière course sous le maillot Sky...François Launay
Ni Cancellara, ni Boonen. Pour la première fois depuis 2002, aucun des deux empereurs de Paris-Roubaix (4 victoires pour Boonen, 3 pour Cancellara) ne sera au départ de la course dimanche matin. Privé de ses têtes d'affiches, blessées, l'enfer du Nord va-t-il perdre un peu de sa saveur? Favoris désignés, les Terpstra, Kristoff, Thomas ou encore Stybar n'ont pas la même aura.
«S'il rajoutait Paris-Roubaix à ce palmarès, ce serait exceptionnel», affirme Christian Prudhomme
Finalement, un seul coureur peut donner du piment à cette édition 2015. A 34 ans, Bradley Wiggins disputer la dernière course de sa carrière en World Tour sur Paris-Roubaix. Sacré sur le Tour de France en 2012, le Britannique rêve d'être le premier coureur depuis Bernard Hinault en 1981 à remporter dans sa carrière la Grande Boucle et Paris-Roubaix. «Wiggins est un champion d'exception, un bonhomme différent, un coureur atypique. Il a été champion olympique sur piste et champion du monde du contre-la-montre. Il a aussi gagné le Tour ce qui est donné à peu de gens. S'il rajoutait Paris-Roubaix à ce palmarès, ce serait exceptionnel», estime Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France.
«Je suis tombé amoureux de Parix-Roubaix quand j'étais gamin»
Si le Britannique n'a fait ses premiers pas sur l'enfer du Nord que l'an passé, il a toujours aimé cette course au parfum particulier. «Je suis tombé amoureux de cette course quand j'étais gamin en voyant Johan Museeuw et beaucoup d'autres. Paris-Roubaix est une course qui a tellement d'histoire», a révélé le coureur ce mardi dans une interview au Telegraph.
Un personnage atypique
Ancien alcoolique, passionné par l'histoire de son sport, jamais avare d'un bon mot l'homme au physique de rock star, anobli par la Reine d'Angleterre après sa victoire sur le Tour, est un véritable personnage. Un succès de sa part dimanche aurait vraiment de la gueule. Sauf que Sir Wiggins est un peu court niveau expérience avec une neuvième place l'an dernier pour sa seule participation. Loin d'être rédhibitoire pour Gilbert Duclos Lassalle, vainqueur à deux reprises de l'enfer du Nord (1992, 1993). «On ne termine jamais par hasard dans les dix premiers de Paris-Roubaix. Et puis, c'est sa dernière course qu'il prépare depuis janvier. Il veut frapper un grand coup. J'en fais l'un de grands favoris surtout s'il ne pleut pas dimanche. C'est un rouleur-compresseur, le genre de qualités qu'il faut pour gagner à Roubaix», explique l'ancien coureur.
La guerre des chefs avec Geraint Thomas
Seule incertitude: la guerre des chefs à laquelle pourrait se livrer Wiggins avec son coéquipier Geraint Thomas, autre grand favori. «Il faudra que le moins frais le dise à l'autre s'ils sont encore ensemble après la trouée d'Arenberg», poursuit Duclos. Sauf si Wiggins se décide à jouer à fond sa carte personnelle dans le dernier grand défi de sa carrière.