On n'est jamais si bien servi que par soi-même. Déçue de ne pas trouver de produits à la hauteur de ses exigences, une douaisienne, victime d'allergies alimentaires, a décidé d'ouvrir sa propre boutique spécialisée dans le sans allergènes.

Il y a quatre mois, Jennifer Chartier plaquait l'Education nationale pour ouvrir, à Douai, «A l'air libre», une boutique qui propose des produits pour les personnes souffrant d'allergies. A 36 ans, l'ancienne prof traînait comme des boulets ses allergies au gluten et au lactose.

«C'est très difficile à vivre, avoue-t-elle, le moindre écart se paye pendant des semaines». Pour sa consommation personnelle, Jennifer se fournissait en aliments spéciaux dans les grandes surfaces et dans certains magasins bio, mais elle restait toujours sur sa faim. «Le panel proposé est très mince et, souvent, les produits ne sont pas bons», glisse-t-elle.

Du choix et de la qualité

Se doutant qu'elle n'était pas la seule allergique frustrée, Jennifer a décidé de monter son affaire: une boutique de 100m2 avec du choix et des produits de qualité. «Même si l'alimentaire représente 60% de mon stock, je ne voulais pas me limiter à ça». Ainsi, une bonne part des rayons est consacrée aux produits cosmétiques et sanitaires. «Le minimum, c'est le zéro gluten. Mais il y a aussi un large choix pour les intolérants au lactose, aux fruits à coques, au soja, au nickel, au pollen...».

Beurre de cacahuète, sans cacahuète

Cependant, la quête du «sans allergènes» est loin d'être simple. «En France, c'est quasiment mission impossible», se désole Jennifer. Son bonheur, la commerçante l'a trouvé chez nos voisins anglais: «Ils sont beaucoup plus avancés que nous, ils ont de larges gammes de produits». Et en effet, ils sont forts: la commerçante a réussi à dégoter du beurre de cacahuète, sans cacahuète, «et c'est très bon», se réjouit-elle.

Preuve qu'il y a un vrai marché, la clientèle de Jennifer n'est composée qu'à 50% de personnes subissant une allergie, «j'ai beaucoup de clients sans pathologie qui viennent, juste par ce que les produits sans allergènes sont sains et bons pour la santé». Si Jennifer ne se rémunère pas encore, elle est optimiste: «Je vais lancer un site internet pour faire de la vente à distance». Elle compte même embaucher si ça marche.