«Cette fois-ci, il y a une fenetre de tir». Le chef de file de la droite nordiste, Jean-René Lecerf, sent peut-être son heure arriver.

Car l'UMP et l'UDI pensent bien profiter de la mauvaise passe du PS et de la division à gauche pour reprendre un département indéfectiblement socialiste depuis 1998. De fait, la droite parie sur un effet de ciseaux.

Enjeux municipaux et nationaux

D'un côté, ses candidats rejouent le débat des municipales, notamment à Lille, en affirmant vouloir «redonner la parole aux habitants». «Ils sont nombreux à venir se plaindre de l'abandon de leur quartier, de la disparition des commerces, du manque de sécurité», explique ainsi Isabelle Mahieu, conseillère municipale UMP et candidate dans le canton de Lille-5.

Et d'un autre coté, les documents de campagne renvoient systématiquement le PS à la situation nationale (chômage, endettement de la France...). Il faut dire que la cible est toute trouvée: Patrick Kanner, qui a quitté la tête du département pour intégrer en septembre le gouvernement de Manuel Valls. «On sent un vrai décalage entre les habitants et les élus socialistes, ils n'arrivent plus à se parler et c'est le FN qui en profite», estime François Kinget, candidat au côté d'Isabelle Mahieu dans le canton détenu par Patrick Kanner.

Battre le ministre

C'est Jean-René Lecerf qui se charge de «redépartementaliser» le débat, en promettant notamment de lutter contre la délinquance via la création de conseils pour les droits et devoirs des familles dans les communes, et en assistant les territoires dans la création d'emplois «pas uniquement destinés aux bac+10».

Tous citent en exemple Faouzi Hanane, jeune suppléant sur le canton de Lille-5, venu à la politique fin 2013. «Certains quartiers étaient formatés pour le vote à gauche. Mais j'ai découvert que la droite aussi a des idées.» Et un rêve: battre le ministre Patrick Kanner sur ses «hautes terres». En 2011, le ministre l'avait emporté avec 68% des voix au 2e tour.