Ligue 1: «Je suis tombé amoureux du RC Lens», avoue le Caennais Ala-Eddine Yahia
FOOTBALL•Le défenseur de Caen affronte son ancien club samedi dans un match capital pour le maintien...François Launay
Ce match est un crève-cœur pour Ala-Eddine Yahia. Samedi, le défenseur de Caen va affronter Lens, son ancien club, dans un match capital pour le maintien. Après avoir passé six saisons au Racing, l'international tunisien avait quitté,contraint et forcé, les Sang et Or en octobre dernier. En raison des problèmes financiers du club, la prolongation de contrat de Yahia n'avait pas été validée poussant le joueur vers la sortie. Trois mois après son départ, le défenseur parle de son attachement au RC Lens.
Ce match face à Lens a-t-il une saveur particulière pour vous?
Forcément. Mais je mettrai l'émotion de côté pendant 90 minutes. Je me donnerai à fond avec Caen.
Que représente Lens pour vous?
Je suis tombé amoureux de ce club. Même si je n'appartiens plus au RC Lens, j'y suis lié à vie. L'effervescence autour du club, les supporters, les dirigeants, les amis que je me suis fait là-bas, c'est vraiment une grande famille.
Que pensez-vous de la saison des Sang et Or?
Je trouve les joueurs et le staff héroïques même s'ils sont avant-derniers au classement. Ils n'ont pas beaucoup de joueurs et la plupart ont découvert la Ligue 1 cette saison. Mais je ressens surtout de la tristesse car ils n'ont pas pu recruter. Ils font avec les moyens du bord depuis sept mois car l'argent n'est jamais arrivé. Malgré cela, l'entraîneur tient toujours le même discours, à savoir ne jamais rien lâcher. Et même s'ils ne gagnent pas beaucoup, ils ne renoncent jamais.
Vous avez passé le début de saison au RC Lens. Comment avez-vous vécu cette période sans jouer?
Je l'ai très mal vécu car c’était une injustice de ne pas jouer. J'étais Lensois depuis 2008 et on me considérait comme une nouvelle recrue car je venais de prolonger mon contrat. Je me suis réfugié dans le travail. Et avant tout, j'aime plus le foot que le RC Lens. Je suis parti à Caen car j'avais envie de jouer au foot. Ce n'est même pas une question d'argent. J'avais juste envie de pratiquer mon métier ce que je ne pouvais pas faire à Lens.
Après un début de saison compliqué, Caen reste sur une série de quatre victoires et un nul. Que s'est-il passé?
On a pris conscience qu'on n'en faisait pas assez. Chacun a élevé son niveau de jeu notamment Julien Féret qui nous a tirés vers le haut. De mon côté, je n'étais pas au niveau quand je suis arrivé à Caen. Je n'étais pas bien dans ma tête et je me demandais pourquoi j'avais quitté Lens. Je voyais les choses en noir. Quand c'est comme ça, tu ne peux pas être bon sur le terrain. Mais la trêve hivernale m'a fait du bien. J'ai mis de côté mon départ de Lens. Ce club aura toujours une place à part dans mon cœur mais il faut avancer. Et depuis janvier, je me sens beaucoup mieux.
En cas de victoire samedi, vous enfoncerez sans doute définitivement le RC Lens. Cela vous ennuie-t-il?
Dans ces cas-là, je pense égoïstement. J'ai envie de gagner et de distancer un concurrent direct au maintien. Mais après ce match, je serais de tout cœur derrière eux.
Croyez-vous encore au maintien du Racing?
Oui. Tant que rien n'est fini, tout est possible dans le foot. La preuve, on vient de réaliser quatre victoires d'affilée et un nul. Qui y aurait cru en janvier? Personne. Si on a réussi à le faire, Lens peut aussi y arriver.