Procès du Carlton: DSK, «Sardanapale des temps modernes»
JUSTICE•La troisième semaine du procès, à Lille, s'est ouverte lundi matin sur les plaidoiries des parties civiles...Olivier Aballain
Pour l'avocat du mouvement du Nid, qui s'occupe des ex-prostituées, il y a un monde de dignité entre certains prévenus du procès du Carlton et leurs victimes présumées.
Me Emmanuel Daoud a rendu hommage, lundi, à la «dignité» des femmes venues témoigner de leur passé dans la prostitution à la barre du tribunal correctionnel de Lille. Une attitude qui contraste, selon lui, avec le comportement de quelques accusés qu'il a choisi de citer un à un.
Portraits peu flatteurs
Il y a René Kojfer, l'ex chargé de relations publiques du Carlton,«vieux monsieur» qui drague les jeunes filles, les «petites» de 18 ans.
Il y a Dominique Alderweireld, «maquignon de la pire espèce», «pas du tout drôle», qui profite du procès pour vanter son business.
Il y a surtout Dominique Strauss-Kahn, dont Me Daoud se demande comment il a pu être «si naïf» alors que ses amis «jouaient les tour-operators du sexe?» Ne savait-il pas que ces femmes étaient des prostituées, lui qui a dû signer une lettre d'excuse après sa liaison avec une salariée du FMI? «En réalité, tout tourné vers sa passion du sexe, il ne prenait aucune précaution, véritable Sardanapale des temps moderne.»
Point de vue moral
Sciemment, l'avocat du Nid a refusé de se cantoner au droit pénal, comme l'avait demandé le président du jury à l'ouverture des débats. «Il faudrait qu'on garde le silence alors? Ne rien dire de ceux qui parlaient, au choix, pour évoquer les femmes, de matériel, de cheptel, de dossier?»
Les débats reprennent à 14h avec la plaidoirie de l'autre association, Equipes d'action contre le proxénétisme. Le réquisitoire du procureur est prévu mardi.