JUSTICEApologie du terrorisme: Le libraire lillois condamné à un an de prison avec sursis

Apologie du terrorisme: Le libraire lillois condamné à un an de prison avec sursis

JUSTICELe libraire comparaissait après que des drapeaux semblables à ceux de l'organisation Etat islamique ont été découverts dans sa boutique et à son domicile...
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Le propriétaire de la librairie islamique El Azhar, à Lille, a été condamné, lundi, a un an de prison avec sursis et un an d'interdiction d'exercer une activité commerciale pour apologie du terrorisme. L'homme, âgé de 59 ans, était passé en jugement le 2 février devant le tribunal correctionnel de Lille après qu'un automobiliste a aperçu en façade de sa boutique un drapeau similaire à celui de l'organisation de l'Etat Islamique.

«C'est une condamnation qui peut paraître en deçà de ce que les juridictions ont l'habitude de prononcer pour des dossiers similaires, pour autant cela reste important», a déclaré à l'AFP Maître Charles Cogniot, l'avocat du prévenu, qui n'écartait pas l'éventualité d'interjeter appel.

Drapeaux de l'Etat Islamique?

Le 16 janvier, un automobiliste, coincé dans la circulation, avait appelé la police après avoir remarqué un drapeau accroché dans la vitrine de la librairie. Selon le témoin, le drapeau ressemblait à s'y méprendre à celui de l'organisation de l'Etat islamique (EI). Une patrouille de police s'était alors rendue sur place et constaté la présence d'un «drapeau noir avec des inscriptions blanche en arabe». Les agents avaient alors décidé de contrôler l'établissement. D'autres drapeaux similaires étaient trouvés dans l'échoppe, ainsi qu'un livre au titre évocateur: Terrorisme et attentats suicides. Au procès-verbal de l'interpellation figurent aussi des propos qu'aurait tenus Chaabi M'Barek aux policiers: «Nous les barbus, on va tous vous vaincre» et «Je m'appelle Ben Laden».

Le libraire devait passer en comparution immédiate le 19 janvier, mais il avait obtenu le renvoi et une libération sous contrôle judiciaire. Lors de l'audience du 2 février, Maître Cogniot avait plaidé la relaxe, expliquant que les policiers avaient bien retrouvé un drapeau de l'EI, mais au domicile de son client: «pour que l'infraction soit constituée, il faut qu'il y ait publicité», avait expliqué l'avocat. Le parquet avait requis un an de prison ferme et cinq ans d'interdiction d'exercice d'activités commerciales contre le libraire.