Nord: Le Canal Seine-Nord avance encore
Transports•Un amendement à la loi Macron a permis aux députés de valider le principe d'une société de projet portant le canal Seine-Nord...Olivier Aballain
Le projet de canal Seine-Nord s'est engouffré dans le sillage de la loi Macron. L'Assemblée nationale a donné, dans la nuit de mardi à mercredi, son feu vert au gouvernement pour la création d'une société de projet spécifique au canal Seine-Nord.
Selon cet amendement, le gouvernement sera autorisé à prendre par ordonnance, dans un délai de neuf mois à compter de la publication de la loi, toute mesure relevant du domaine législatif sur la création d'un établissement public.
État et collectivités seront liés
Cet établissement prendra la forme d'une «société de projet» associant notamment des représentants de l'État, d'établissements publics de l'État et de collectivités territoriales participant au financement du projet en vue d'une infrastructure fluviale reliant les bassins de la Seine et de l'Oise au réseau européen à grand gabarit via la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais.
Le canal, dont le coût est évalué à 4,8 milliards d'euros, serait financé à 40% par des fonds européens, pour un milliard d'euros par l'État et à peu près autant par les collectivités territoriales.
>>Retrouvez ici le vote des premiers millions d'euros débloqués en décembre
Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, qui s'est dépeint comme «le porte-voix du ministre des Transports», a défendu une mesure permettant de créer de l'emploi et de l'activité.
Divergences de vues chez les écolos
Mais la mesure ne fait pas l'unanimité, notamment dans les rangs écologistes. La coprésidente des députés EELV, Barbara Pompili (élue de la Somme), s'est livrée à un réquisitoire, dénonçant la pertinence du canal Seine-Nord. «4,8 milliards d'euros pour un report d'à peine 2 à 3% du trafic de l'A1, c'est cher», a estimé l'élue, critiquant aussi un canal nécessitant de puiser dans l'Aisne et l'Oise ou concurrençant le fret ferroviaire. À l'inverse, les élus régionaux écologistes du Nord-Pas-de-Calais soutiennent le projet de canal, jugé «stratégique» pour leur région...
De gauche ou de droite, plusieurs députés ont d'ailleurs contesté les «contre-vérités» de l'écologiste et défendu «ce beau et grand projet», selon les mots du socialiste Rémi Pauvros. L'UMP a voté pour l'amendement, tout en regrettant son apparition «improvisée».
La France doit impérativement déposer son dossier à Bruxelles d'ici la fin février.