Mikaël Libert
Une mobilisation qui réconcilie avec l'espèce humaine. Samedi, près de 40.000 personnes ont envahi les rues de Lille pour rendre hommage aux victimes de l'attentat meurtrier perpétré au journal Charlie Hebdo.
Une mobilisation inédite
De mémoire de Lillois, c'est du jamais vu. Samedi après-midi, la marche organisée en hommage aux 17 personnes tuées lors des attaques terroristes à Paris, a rassemblé 40.000 personnes selon la préfecture. L'appel avait été lancé par le Club de la presse et la Ligue des droits de l'homme. Rendez-vous avait été donné Porte de Paris, en face de la mairie. A 14h30, heure de départ prévu de la marche, il était impossible de distinguer le moindre bout de pavé tellement la foule était immense.
En tête de cortège, une large banderole floquée de la tristement célèbre phrase «Je suis Charlie», était tenue par de nombreux journalistes. Quelques mètres derrière, des personnalités politiques de tous bords (hors FN), brandissaient des pancartes avec les noms des 17 personnes assassinées par les terroristes. Ainsi, on pouvait voir la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, munie d'un panneau «Cabu», aux côtés du maire UMP de Lambersart, Marc-Philippe Daubresse, dont la pancarte portait le nom de «Ahmed Merabet».
«Même pas peur»
Tout au long d'un parcours de plus de 3km, au silence du recueillement alternaient les salves d'applaudissements. Dans le cortège, imprimés sur des feuilles A4, des «Je suis Charlie» innombrables. Beaucoup de participants y allaient aussi de leur petite phrase, comme autant de messages offerts aux disparus. Ainsi, sur un bout de carton, une jeune fille avait inscrit «Il faut s'aimer à tort et à travers». Un père de famille, venu avec ses enfants, avait collé sur sa poussette une affichette avec la phrase «Même pas peur».
Lorsque la tête du cortège est enfin arrivée place de la République, vers 16h, la foule a entonné en chœur une émouvante Marseillaise. Les derniers manifestants, eux, n'avaient pas encore quitté leur point de départ.