MÉMOIREVisite de Hollande pour le 11-Novembre: «Il est comme les autres, ils nous déçoivent tous»

Visite de Hollande pour le 11-Novembre: «Il est comme les autres, ils nous déçoivent tous»

MÉMOIRELe chef de l'Etat n'arrive pas en terrain conquis, pour l'inauguration de l'«Anneau du souvenir» à Ablain-Saint-Nazaire...
Des hbaitants au centre-ville de Souchez (Pas-de-Calais)
Des hbaitants au centre-ville de Souchez (Pas-de-Calais) - O. Aballain
Olivier Aballain

Olivier Aballain

A Souchez, Ablain-Saint-Nazaire ou Neuville-Saint-Vaast, impossible de ne pas savoir que François Hollande sera dans le coin ce mardi après-midi. Mais peu nombreux sont les habitants qui iront accompagner la visite présidentielle au mémorial Notre-Dame de Lorette.

>>Retrouvez ici notre diaporama de l'«Anneau de mémoire» inauguré ce mardi

«Je regarderais peut-être à la télé», glisse Danielle, l'une 1.500 habitantes de Neuville-Saint-Vaast, ce mardi matin. En profiter pour aller voir l'anneau qui célèbre le sacrifice des soldats toute nationalité confondue? «C'est une bonne idée, mais on peut attendre le week-end pour visiter tranquillement», continue sa fille. Aller saluer le Président? «Il est comme les autres, ils nous déçoivent tous.»

«J'ai jeté ma carte du PS»

En ce jour d'armistice, François Hollande n'arrive sûrement pas en terrain conquis. Dans la zone d'emploi de Lens-Hénin, le taux de chômage est le plus élevé de la région, à 16,5% (contre 12,8% en moyenne en Nord-Pas-de-Calais). Alors même si Jean-Claude, 67 ans, reconnaît que le président «est plutôt bon pour les cérémonies», il n'y croit plus: «J'ai jeté ma carte du parti socialiste. Rien n'a changé et il y a toujours trop de chômage.»

Bertrand, lui, observe de loin l'agitation qui se développe au centre-ville de Souchez, d'où partira le cortège présidentiel. «On n'a pas été conviés. De toute façon je n'ai pas spécialement envie de voir François Hollande. Il y avait un minimum à faire pour améliorer la situation. Mais on ne fait que de l'assistanat».

Symbole du collectif

Presque tous approuvent quand même l'objet de la visite présidentielle. Un même monument qui rassemble les noms de tous les soldats tombés en 14-18 sur le secteur, sans distinction de nationalité, «c'est bien et c'est normal, on est tous des humains», indique Michel.


Nadine, elle, en profite pour vendre quelques badges «bleuets de France» au bénéfice des anciens combattants. Un symbole qui valorise «l'esprit collectif, la dynamique de groupe». D'ailleurs Nadine verrait d'un bon œil le rétablissement d'un service militaire obligatoire, ou d'un «service civique» comme envisagé par François Hollande. «Mais le problème, c'est que je ne crois plus dans aucune des annonces qu'on nous fait.»