SOCIETENord: Le dossier de la Ferme aux avions au point mort

Nord: Le dossier de la Ferme aux avions au point mort

SOCIETEMalgré toutes les bonnes volontés, l'œuvre d'Arthur Vanabelle continue de dépérir sur le bord de l'autoroute...
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Chef-d’œuvre en péril. Le 30 septembre dernier, Arthur Vanabelle s'éteignait dans sa maison de retraite de Steenwerck. Le nom de cet homme est méconnu, en revanche l'œuvre qu'il laisse est célèbre bien au-delà des frontières de la région. Depuis que l'artiste a quitté les lieux, la «Ferme aux avions» dépérit doucement sur le bord de l'autoroute A25, faute d'entretien. Gricha Rosov, fonctionnaire, artiste et jeune papa, a créé en début d'année l'Association pour la sauvegarde de la Maison aux avions (ASMA). Il fait le point sur ce dossier qui lui tient à cœur.

L'homme est moins connu que son œuvre. Vous vouliez corriger ça?

L'association voulait rendre hommage à ce fantastique créateur autodidacte qu'était Arthur Vanabelle. Pour fabriquer une plaque commémorative, nous avons lancé une souscription à laquelle des dizaines de personnes ont répondu. La plaque sera déposée sur sa tombe par un membre de sa famille lors d'une discrète cérémonie en janvier.

La plaque hommage à Arthur Vanabelle, dont les fautes ont été corrigées depuis. - Repro 20 Minutes

Où en est-on dans le projet de sauvegarde aujourd'hui?

Au point mort. Les déclarations d'intentions ne manquent pas mais il n'y a rien de concret. L'association a envoyé une lettre au Conseil général accompagnée d'un dossier de 500 pages pour que l'institution s'engage politiquement et financièrement sur le projet. Par ailleurs, nous allons être reçus fin novembre au ministère de la Culture pour essayer de trouver un moyen de protéger l'endroit.

Que pourrait devenir la Ferme aux avions?

Nous voulons garder la possibilité que les gens voient cette œuvre comme ils l'ont toujours vue: en passant sur l'autoroute. Il suffirait de consolider le toit et les murs et de consacrer un peu d'argent à l'entretien des sculptures. C'est la solution la moins chère et la moins compliquée. Quelques entreprises sont même prêtes à faire les travaux gratuitement si on leur fournit le matériel.

Qu'est ce qui bloque à votre avis?

On ne peut rien engager tant que nous n'avons pas la maîtrise du foncier. Le problème, c'est qu'on ne sait même pas si le bâtiment est effectivement en vente. Nous n'avons pas non plus idée du prix que le frère d'Arthur [propriétaire des lieux] pourrait en demander. Pour que la sauvegarde de la Ferme soit assurée, il faudrait que ce soit une collectivité qui se porte acquéreur sur la base d'une estimation demandée à France domaines. La valeur foncière sera forcément plus basse que la valeur artistique et ça pourrait coincer au niveau du prix. Avec le décès de l'artiste, ses œuvres peuvent prendre de la valeur et nous voulons que personne ne joue la spéculation.