Au Louvre-Lens, on peut toujours se rincer l’œil pour pas un rond
CULTURE•L'antenne nordiste du fameux musée parisien reconduit la gratuité de sa Galerie du temps...Mikaël Libert
Ce n'est pas de l'art «low-cost», c'est de la démocratisation culturelle. Le 17 octobre, le conseil d'administration du Louvre-Lens a voté la prolongation de la gratuité de la Galerie du Temps pour une durée d’un an. Pourquoi cette annonce n'est pas vraiment une surprise?
«La gratuité va de soi»
Depuis l'inauguration, en décembre 2012, l'accès à la galerie d'expositions «semi-permanentes» du Louvre-Lens est gratuit. «Il y avait eu un vrai débat avant l'ouverture, explique Catherine Ferrar, administratrice générale. Aujourd'hui, ça va presque de soi». Le conseil d'administration vote donc pour la forme. Catherine Ferrar est certaine que la gratuité est un des facteurs qui ont permis au musée de rencontrer un tel succès lors de sa première année d'exploitation. «Les 900.000 visiteurs en 2013 et les résultats d'études de public que nous menons, tout ça prouve qu'il faut continuer dans ce sens», glisse l'administratrice générale.
Un passage au payant en 2018?
Pour autant, peut-on espérer qu'un jour la gratuité sera entérinée de façon pérenne? «Je ne suis pas madame Irma», plaisante Catherine Ferrar. En 2018, la Galerie du temps atteindra la fin d'un premier cycle: «Tous les cinq ans, nous changeons le concept et les œuvres de l'exposition permanente, poursuit l'administratrice. Si on doit revenir sur la gratuité, ce sera à ce moment-là».
D'autres facteurs, moins conceptuels ceux-là, pourraient changer la donne dans le futur. La part de subvention des collectivités territoriales est légèrement en baisse pour l'année 2015: moins 100.000 Euros de la région et moins 100.000 Euros en tout pour le département et de la Communauté d'agglomérations de Lens-liévin. Sur un budget d'environ 15 millions d'euros, cela n'inquiète pas outre mesure Catherine Ferrar: «Si on baisse nos ressources, on baisse nos dépenses». Le manque à gagner est d'ailleurs «anecdotique» puisque rendre payante la Galerie du temps engendrerait des recettes de l'ordre d’un million d'euros par an. «De notre côté, comme pour les institutions qui nous soutiennent, il y a un objectif de démocratisation culturelle», conclut l'administratrice générale.