Les clowns flippants de retour dans le Nord pour Halloween?
SOCIETE•La Toussaint pourrait favoriser le retour du phénomène des clowns flippants dans la région...Mikaël Libert
Clown ou zombie pour Halloween? Né dans le Douaisis il y a quelques semaines, le phénomène des clowns flippants a quelque peu délaissé le Nord-Pas-de-Calais pour gagner d'autres contrées, notamment le sud de la France et même la Belgique. «Vacances scolaires ou lassitude», avance la police du Nord pour expliquer la baisse, aussi drastique que soudaine, des signalements. Cependant, à la veille d'Halloween, les autorités ne cachent pas que le phénomène risque de regagner en vigueur.
Côté police. La préfecture du Nord se refuse de confirmer s'il y aura, ou non, un dispositif «spécial clowns» sur le terrain pour la Toussaint. «Nous travaillons en amont et appelons à la responsabilité de chacun pour ne pas relayer ce phénomène», déclare une source préfectorale. Néanmoins, cette même source affirme que les services de police et de gendarmerie effectuent «une veille attentive sur les réseaux sociaux» pour tâcher d'anticiper d'éventuels débordements. Par voie de communiqué, le préfet rappelait , mercredi que, clown ou pas clown, «menacer autrui sur la voie publique avec une arme, même factice, tout en ayant le visage dissimulé constitue un délit susceptible de faire l’objet de poursuites pénales». Fait du hasard? Deux mineurs déguisés en clowns ont été interpellés, mercredi soir à Douai, par la police municipale. Les deux ados avaient surgi d'un bosquet du parc Charles Bertin au passage de la patrouille. L'un d'eux était porteur d'une bombe lacrymogène. Ils ont été conduits au commissariat puis rendus à leurs parents.
Côté municipalité. «Aucun arrêté n'a été pris pour interdire aux gens de se déguiser en clown, ou quoi que ce soit d'autre, pendant la fête d'Halloween», déclarait-on, jeudi, à la mairie de Lille. «La seule interdiction qui émane de nos services concerne la Zombie Walk, prévue samedi, précise la mairie. C'est avant tout pour une question d'organisation et n'a rien a voir avec le phénomène des clowns.»
Côté commerces. 20 Minutes a contacté, jeudi, plusieurs boutiques de déguisements de la région et le résultat n'est pas vraiment celui auquel on pourrait s'attendre. A Lille, le gérant d'un commerce, qui préfère ne pas être cité, affirme: «Je n'ai rien vendu en clown, pas même un nez rouge». Chez Kiloshow, toujours à Lille, le propriétaire a préféré prendre les devants. «Les derniers clients qui voulaient du clown étaient assez louches, explique-t-il, j'ai préféré arrêter de vendre ce type de déguisement.» Autre son de cloche à Arras. La gérante du magasin Festimania raconte: «Un client, qui est policier, m'a conseillé de faire attention aux personnes à qui je vendais du clown, mais ce n'était pas une démarche officielle ». Elle poursuit: «Je ne vends pas plus de clown que d'habitude, mais les gens en parlent beaucoup.»