La situation reste tendue aux abords des ports de Calais et Douvres en raison de la présence de nombreux migrants. Des camionneurs britanniques ont menacé de bloquer ce week-end le port de Douvres, l'une des principales porte d'entrée de l'immigration illégale en Grande-Bretagne. Ils protestent contre les amendes encourues si un passager clandestin est retrouvé caché dans leur véhicule.

Le mouvement de blocage, prévu à partir de samedi à 13H00 locale et jusqu'à dimanche 17H00, est organisée par une organisation se faisant appeler «Soutien aux routiers du trajet Calais-Douvres». Sans soutenir explicitement le mouvement, l'Association de transport de fret (FTA) a souligné que les chauffeurs étaient pris en tenaille entre les risques juridiques encourus et la violence de certains passagers clandestins, prêts à tout pour gagner les côtes britanniques. Plusieurs tentatives de passage en force de migrants ont été observées ces dernières semaines au port de Calais.

Des «boucs émissaires»

«Nous comprenons totalement la frustration de chauffeurs qui estiment servir de bouc-émissaires («scapegoats») dans une situation désespérée», a déclaré Nathalie Chapman, de la FTA notamment dans la presse britannique (exemple ici dans le Kent Online). Elle a toutefois estimé que bloquer Douvres n'était pas la solution.

Les chauffeurs peuvent se voir réclamer 2.000 livres d'amende par passager clandestin retrouvé dans leur camion.

Manifestation autorisée ce week-end

La police du Kent a confirmé la tenue d'une manifestation au cours du week-end. Elle a déclaré dans un communiqué s'atteler à faire en sorte que tout se déroule dans le calme afin d'assurer la sécurité des habitants et des visiteurs. Vendredi, le Premier ministre britannique David Cameron s'est dit confiant dans le fait que français et britanniques vont arriver à contrôler la situation à Calais, dans le nord de la France. Quelque 1.500 clandestins, principalement originaires du Soudan et d'Érythrée, s'y sont rassemblés dans l'espoir de traverser la Manche.

La semaine dernière, la France et le Royaume-Uni ont conclu un accord sur la «gestion de la pression migratoire» à Calais, prévoyant une contribution britannique de 15 millions d'euros.

«Soutien aux routiers du trajet Calais-Douvres», qui s'est constitué fin juillet, rassemble plus de 3.500 sympathisants sur Facebook. Les autorités soupçonnent des activistes d'extrême droite de s'être glissés dans leurs rangs.