JUSTICEGravelines: Sursis pour une intrusion de 8 minutes sur le site nucléaire

Gravelines: Sursis pour une intrusion de 8 minutes sur le site nucléaire

JUSTICEDes militants de Greenpeace avaient franchi en mars les barrières de sécurité entourant la plus puissante des centrales françaises, régulièrement la cible des militants anti-nucléaire...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

Dix-sept militants de Greenpeace ont été condamnés lundi à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Dunkerque (Nord) pour avoir pénétré brièvement sur le site de la centrale nucléaire de Gravelines le 5 mars.

Trois d'entre eux ont également été condamnés à une amende de 500 euros pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement buccal destiné à établir leur empreinte génétique. Le parquet avait requis une amende de 5.000 euros à l'encontre de tous les prévenus, poursuivis pour violation de domicile.

«Si j'entends la volonté de Greenpeace de porter le débat sur la place publique, cela ne peut être fait n'importe comment», a déclaré le représentant du parquet Caroline Marchal, dans son réquisitoire, soulignant que «l'action était illégale».

Elle avait demandé 4 mois de prison avec sursis à l'encontre de 14 prévenus et 5 mois de prison avec sursis pour trois militants poursuivis également pour avoir refusé un prélèvement d'ADN.

Cible des anti-nucléaire

«Cette peine servira d'avertissement pour sanctionner le fait d'être entré illégalement dans l'enceinte de la centrale de Gravelines», a déclaré Caroline Marchal, substitut du procureur, à l'issue de son réquisitoire devant le tribunal correctionnel de Dunkerque. Cinq prévenus assistaient à l'audience, dont quatre Français et un Britannique domicilié en France.

Les militants de Greenpeace étaient poursuivis pour «violation de domicile» pour s'être introduits à l'intérieur de l'enceinte de la centrale nucléaire de Gravelines, près de Dunkerque, le 5 mars vers 6h. Ils avaient passé huit minutes au total sur le site après avoir franchi le premier grillage de clôture puis un deuxième, dont l'alarme anti-franchissement s'était déclenchée.

La plus grande centrale de France avait déjà fait l'objet d'une tentative d'intrusion en avril 2012. Gravelines est régulièrement mise en cause par des militants anti-nucléaire pour son ancienneté (elle fonctionne depuis 1981) et son exposition au risque de submersion marine.

Par ailleurs, le site attend toujours de l'Autorité de Sûreté Nucléaire l'autorisation formelle de poursuivre son activité jusqu'en 2021.

Les prévenus jugés lundi encourent un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende. Le 4 septembre, le tribunal correctionnel de Colmar avait condamné 55 militants de Greenpeace à deux mois de prison avec sursis pour avoir pénétré le 18 mars dans la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin).

EDIT 18h: Détail des condamnations.