L'université de Lille 1 sort sa science
Recherche•La recherche lilloise veut trouver de nouvelles vocations...Mikaël Libert
Casser les mythes. Pour en finir avec l'image désuète de la science et de ses savants barbus, cloîtrés au fond de leurs labos, l'université des Sciences et Technologies de Lille-1 (USTL) s'est dotée d'un nouvel outil: l'Xperium. Ouvert en mars, et inauguré officiellement jeudi, l'Xperium est installé provisoirement dans l'ancien bâtiment des thèses, sur le campus. Dans deux ans, il rejoindra les 300m2 qui lui seront réservés au sein de «Lilliad», le futur learning center de l'USTL, en cours de construction dans la coquille de l'ancienne bibliothèque universitaire.
«Valoriser la recherche»
Plongé dans la pénombre, l'open space de l'Xperium est divisé en sept ateliers. Dans chacun d'eux, un doctorant de Lille 1 (étudiant en préparation de thèse) présente les résultats de ses travaux dans sa spécialité: robotique, physique, chimie, biologie, électronique... «Le but est de valoriser la recherche et l'innovation produites dans les laboratoires de l'USTL», explique Jean Cosléou, directeur scientifique de l'Xperium.
Valérie, enseignant-chercheur en microbiologie, véhicule avec enthousiasme sa passion pour les bébêtes microscopiques: «Sur ce stand, on présente des projets de développement de biopesticides, depuis la découverte de la molécule jusqu'à l'application dans les champs. Pour accrocher les lycéens, poursuit la chercheuse, on leur parle de choses qu'ils apprennent en classe, et on leur montre à quoi ça peut servir concrètement.» Othman est ingénieur en mathématiques. Sur son stand de robotique, le jeune homme est accompagné de Nao, un robot humanoïde de conception française: «Le but de cet atelier est de montrer qu'un robot, aussi perfectionné soit-il, ne peut pas fonctionner sans les algorithmes de programmation développés par des mathématiciens.»
Susciter des vocations
L'Xperium est une vitrine, un «show room» à destination des lycéens ou des entreprises. D'ailleurs, la volonté de susciter des vocations chez les jeunes visiteurs est un but assumé: «Nous voulons donner aux élèves une perspective de travail, confie Jean Cosléou. On leur parle des métiers liés à la recherche, dont beaucoup ne demandent pas huit ans d'études après le bac.»