Le parrainage, la bonne recette des créateurs d'entreprise à Lille
ÉCONOMIE•À l'occasion du salon Créer, qui se tient à Lille jusqu'au 17 septembre, rencontre avec ces entrepreneurs qui aident les autres à lancer leur activité...Olivier Aballain
Comment triple-t-on en onze ans le nombre de créations d'entreprises en région? La recette du Nord-Pas-de-calais (+213% de 2001 à 2012) contient une bonne dose de parrainage. Pour s'en rendre compte il suffit d'arpenter les allées du salon Créer, qui se tient jusqu'au 17 septembre à Lille-Grand Palais.
«Lorsqu'on se lance on a tendance parfois à sous-estimer certaines difficultés», témoigne Vincent Leman. Créateur en 2010 du site www.larecolte.fr, cet entrepreneur nordiste a été mis en relation avec le fondateur de cotechasse.com, via l'Institut régional du développement (IRD). Son credo: «Il faut vite se structurer pour être en ordre de marche commercialement sur internet.» A l'IRD, ce type de partenariat est vivement encouragé: «Chaque entreprise que nous accompagnons financièrement bénéficie des conseils de personnes de confiance, avec lesquelles elle sait qu'il n'y aura pas de problèmes de concurrence», vante Hervé Vanderhaegen, directeur des participations à l'IRD.
Dans les couloirs d'Euratechnologies
Mais les parrainages peuvent aussi se monter de façon informelle. Chez Adictiz, créateur de jeux viraux sur internet (notamment via Facebook), le jeune patron en sait quelque chose. En se lançant à 22 ans, en 2009, il a bénéficié de nombreux conseils. «Avoir une énergie énorme ne suffit évidemment pas».
>>Lire ici notre article sur le succès étonnant d'Adictiz
Charles Christory emploie aujourd'hui 38 salariés, et dans les couloirs d'Euratechnologies il n'est pas rare qu'il partage son expérience avec les créateurs de start-ups. Et l'échange n'est pas à sens unique: «J'apprends toujours, leur parler me donne parfois des idées qui me font avancer». Et pour lui, cet échange n'est pas seulement l'apange des start-ups. «L'un des avantages de la région c'est que même ses grandes entreprises sont accessibles et savent reconnaître le savoir-faire des salariés, des créateurs. Par exemple, il est assez facile de discuter avec le directeur marketing de Auchan».
Et les universités aussi s'y mettent depuis quelques années. Avec leurs «hub houses», les établissements nordistes ont préfiguré l'accompagnement des étudiants-entrepreneurs qui sera lancé prochainement au niveau national. «Grâce aux contacts que j'ai pu avoir avec des professionnels, je me suis rendu compte que je ne devais pas utiliser la totalité de mes fonds propres pour me lancer et qu'il valait mieux emprunter», explique ainsi Alexandra Verley, jeune architecte d'intérieur. À la maison de l'entrepreneuriat, créée il y a dix ans par les universités nordistes, Philippe Éric est très optimiste: «Nous avons des contacts avec des étudiants de toutes les formations, de tous les secteurs. La création d'entreprise n'est plus une exception à l'université».