C’est un soutien de poids qui pourrait manquer aux joueurs du RC Lens. En déplacement samedi à Bastia pour le compte de la 5e journée de Ligue 1, le Racing ne pourra pas être encouragé par ses supporters. Un arrêté ministériel, daté du mardi 9 septembre, interdit en effet le déplacement des fans du RC Lens en Corse. Une décision justifiée par «les relations entre les supporters du SC Bastia et du RC Lens empreintes d’animosité depuis de très nombreuses années, ainsi qu’en témoigne le caractère récurrent des troubles graves à l’ordre public constatés à l’occasion de matchs impliquant ces deux équipes», détaille l’arrêté. Face à cette décision, le groupe de supporters des Red Tigers, qui avait prévu depuis longtemps de se rendre en Corse, a décidé de réagir dans un communiqué publié sur Facebook. «Comment peut-on nous interdire pour des faits remontants à 1972 (et non 1976 comme indiqué dans l’arrêté) se déroulant à Lens?» s’insurgent notamment les supporters qui ont «décidé d’engager des poursuites face à cette décision».

Les Red Tigers attaquent l’arrêté ministériel devant la justice

Du coup, ce jeudi matin l’avocate des Red Tigers va s’envoler pour la Corse en espérant suspendre cet arrêté devant le tribunal administratif de Bastia. «J’ai produit une requête en référé Liberté sur la base d’une atteinte grave à la liberté fondamentale de se déplacer. L’arrêté interdit la circulation, le stationnement et l’accès direct au stade Furiani des supporters lensois. Concrètement aucun fait n’est imputable aux supporters lensois dans les motifs évoqués par le préfet de Haute-Corse. Je conteste donc sa légalité et je vais demander sa suspension immédiate pour permettre aux supporters lensois de se déplacer», explique Maître Detrez-Cambrai, l’avocate des Red Tigers.

Les dirigeants corses sont aussi furieux de cette décision

Dans cette histoire, les supporters lensois semblent surtout victimes du comportement de fans du SC Bastia. Lors du match Bastia-Marseille de la première journée de Ligue 1 le 9 août dernier, des incidents avaient en effet éclaté entre des supporters corses et les forces de l’ordre. «Lors des matchs organisés à Furiani, les supporters de Bastia font systématiquement preuve d’un comportement violent, quelle que soit l’équipe adverse», explique l’arrêté. Des propos qui ont provoqué la colère du club de Bastia. Dans un communiqué publié sur le site officiel, les dirigeants bastiais s’insurgent aussi contre «ces allégations et amalgames qui tendent à présenter notre club, notre public et notre stade comme des refuges de l’ultraviolence» explique le club corse qui «se réserve toute possibilité d’agir contre cet arrêté diffamant». «Nous rappelons à Monsieur le Ministre que le Sporting Club de Bastia n’est pas le Ku Klux Klan et qu’on ne doit pas confondre Furiani avec la semaine sainte à Pampelune», tacle même le SC Bastia. Que ce soit du côté des supporters lensois ou des dirigeants bastiais, l’arrêté ministériel fait l’unanimité contre lui. Il va y avoir du sport ce jeudi après-midi au tribunal administratif de Bastia…