TransportsLe canal Seine-Nord a (encore) du plomb dans l'aile

Le canal Seine-Nord a (encore) du plomb dans l'aile

TransportsSelon l'édition de mardi du journal «Le Soir», le bourgmestre de Tournai (Belgique) Rudy Demotte assure que le projet de liaison fluviale élargie entre le bassin parisien et les canaux du Nord est reporté «sine die» par l'Europe...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

Le canal Seine-Nord va-t-il replonger en eaux troubles? Relancé l’an dernier par l’ancien secrétaire d’État aux Transports Frédéric Cuvilier, le canal à grand gabarit entre le Nord et le bassin parisien risque d’être sacrifié sur l’autel de la rigueur budgétaire. C’est en tout cas la crainte que le bourgmestre (maire) de Tournai, Rudy Demotte, a exprimée à nos confrères belges du Soir.

Côté français, c’est le président (EELV) de la commission des Transports à la région Nord-Pas-de-Calais qui a bondi en lisant l’article ce jeudi:

« Selon le Maire de #Tournai: le canal #Seine-Nord est abandonné… http://t.co/bbbkes5r6y via @lesoir — Dominique Plancke (@domplancke) 4 Septembre 2014 »

Le dossier concerne directement le bourgmestre, puisque le projet de canal élargi nécessitait une modification de l’historique «pont des Trous» qui fait la fierté de ses administrés. Ces derniers n’auraient donc plus à s’inquiéter puisque l'élargissement ne se ferait pas. «Les économies sont plus faciles à réaliser dans les projets qui ne sont pas encore concrétisés», a estimé l’élu, qui est aussi président de la région Wallonne.

La France y croit encore

Et pourtant aux dernières nouvelles, côté français on y croit encore dur comme fer. A la fin août, le nouveau préfet du Nord, Jean-François Cordet, a détaillé le calendrier des études devant la presse. «Je ne vois pas pourquoi cela ne se ferait pas», précisait même le haut fonctionnaire.

En décembre 2013, le député PS Rémy Pauvros avait produit un rapport abaissant le coût du projet de 7 à 4,5 milliards d’euros, dont 40 % (1,8 milliard) proviendraient de fonds européens.

>> Retrouvez ici le point sur le rapport qui relance le canal

Le dépôt du dossier auprès des institutions européennes devait avoir lieu d’ici au mois d’avril 2015. Rudy Demotte a-t-il parlé trop vite? Gilles Pargneaux, député européen et vice-président de l’eurométropole Lille-Tournai-Courtrai, assure que ses propos ont été «mal interprétés». «Nous n’avons pas d’inquiétude, explique Gilles Pargneaux. Rudy Demotte attend seulement que la France prenne une décision. Nous restons confiants.» Et probablement vigilants, car le canal vient de perdre l’un de ses soutiens de poids avec le départ du gouvernement du Nordiste Frédéric Cuvilier. Farouche défenseur du canal, il a été remplacé aux Transports par Alain Vidalies. Un élu du sud-ouest...