Un centre pour les migrants va finalement voir le jour à Calais
IMMIGRATION•La maire du port nordiste et le ministre de l'Intérieur sont finalement tombés d'accord pour la création d'un accueil de jour, mais certains problèmes demeurent...G.D. avec AFP
Deux pas en arrière, un pas en avant. Les débats, qui traînaient depuis une semaine sur la question d’un centre pour les migrants à Calais, ont fini par un consensus. Lors d’une entrevue avec le ministre de l’Intérieur, mardi, la sénatrice-maire (UMP) de Calais, Natacha Bouhart, a obtenu l’installation d’un accueil de jour au sein du camp Jules-Ferry.
Ce centre aéré capable d’accueillir jusqu’à 1.400 enfants pourrait être rapidement mis à disposition par la ville pour fournir de l’aide alimentaire, des douches, des vestiaires et un accompagnement aux migrants. A condition, a-t-elle dit, que l’Etat finance son fonctionnement. «Le préfet doit venir visiter ce camp prochainement. Nous attendons maintenant le feu vert de l’Etat», précise-t-on à la mairie de Calais. Reste le problème de l’hébergement, notamment pour les femmes et les enfants. Un autre site, en dehors de Calais, doit être proposé par le ministère, mais rien de concret n'a été proposé pour l’instant.
Menace de blocage du port
En revanche, la maire de Calais a aussi menacé de bloquer le port de la ville si les Britanniques ne faisaient pas «un geste fort» pour l’aider à répondre à la présence de centaines de migrants désireux de rallier l’Angleterre. La sénatrice a mis en cause la politique migratoire britannique qui, selon elle, fait que le Royaume-Uni est «considéré comme un eldorado» par les migrants. Elle reproche également à Londres d’avoir des exigences en matière de sécurisation du port mais de ne pas participer suffisamment au financement du dispositif, qui coûterait 10 millions d’euros par an.
Participation financière des Britanniques?
Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, s’est rendu vendredi à Londres pour discuter de la situation à Calais. Il a notamment demandé aux Britanniques de «participer financièrement à la sécurisation du port», a commenté une source au ministère. Entre 1.200 et 1.300 migrants sont présents à Calais, un chiffre qui a fortement augmenté avec l'arrivée de clandestins en Méditerranée. La plupart de ces migrants sont des Erythréens, Soudanais ou Somaliens. Ils cherchent à gagner l’Angleterre et ne veulent pas demander l’asile en France.
En 1999, un centre géré par la Croix Rouge avait été ouvert à proximité, à Sangatte. Il devait être provisoire et avait rapidement été en surcapacité, avec près de 2.000 personnes quelques semaines avant sa fermeture en septembre 2002, contre les 800 prévues.