INNOVATIONUne entreprise nordiste se lance sur le marché de l’agroalimentaire à base de microalgues

Une entreprise nordiste se lance sur le marché de l’agroalimentaire à base de microalgues

INNOVATIONLa société française Roquette, spécialisée dans la production d’amidon, développe des farines ouvrant de nouvelles solutions dans l’agroalimentaire, notamment pour les consommateurs allergiques au gluten...
Des farines à base de microalgues fabriquées par l'industriel de l'agroalimentaire nordiste Roquette.
Des farines à base de microalgues fabriquées par l'industriel de l'agroalimentaire nordiste Roquette. - M.Libert/20 Minutes
Gilles Durand

Gilles Durand

On pourra peut-être bientôt parler d’or jaune ou d’or vert. La société Roquette, spécialiste ans la fabrication d’amidon, a inauguré officiellement, ce jeudi, sa nouvelle unité de production industrielle dédiée aux micro-algues dans son site de production industrielle de Lestrem (Pas-de-Calais), près de Lille.

Depuis le début d’année, le site nordiste s’est lancé dans la production de trois types de farine jaune et verte à base d’algues. «Pour l’instant, quelques produits dérivés sont commercialisés en Allemagne et une mayonnaise en Afrique du Nord», note Sergio Neves, directeur de cette nouvelle filière, dans laquelle l’entreprise fonde beaucoup d’espoir. «Les micro-algues ouvrent de nouvelles solutions dans l’agroalimentaire, notamment pour les consommateurs qui sont allergiques au gluten», souligne Guillaume Fichet, directeur du site.

Une productivité exceptionnelle

Voilà une dizaine d’années que le laboratoire de recherche et développement planche sur le sujet. «Cette innovation s’inscrit en complément de notre production d’amidon alimentaire à base de pommes de terre, de maïs ou de blé», explique le directeur. Cette année, Roquette sera en capacité de produire 4 à 5.000 tonnes de cette farine nouvelle, grâce à un procédé de fermentation breveté. «En quinze jours, une algue soigneusement sélectionnée, la chlorelle, est capable de se multiplier pour passer d’un gramme en éprouvette à vingt tonnes dans des fermenteurs de 300m3», raconte Laurent Desrousseaux, responsable process et production. Difficile de rêver productivité plus forte.

Un marché émergent

Ensuite, le lait d’algues obtenu est stérilisé comme dans une laiterie, pour garantir l’absence de contamination bactériologique. Il est alors asséché pour donner une farine propre à la consommation. «C’est un marché émergent dans lequel nous sommes pionniers», précise le directeur du site. Des produits contenant des micro-algues feront sans doute leur apparition bientôt dans les rayons, mais rien n’oblige les fabricants à le signaler sur l’étiquette.

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Collaboration avec l'Allemagne

Pour sélectionner les souches de microalgues, Roquette collabore avec une usine allemande qui travaille aussi sur le processus de multiplication, mais par photosynthèse, depuis 2008. Ce site de culture à très haute valeur ajoutée permet de récolter environ une quarantaine de tonnes par an, loin des capacités de production de Lestrem.