Réforme territorialeLe Nord-Pas-de-Calais reste seul au bord

Le Nord-Pas-de-Calais reste seul au bord

Réforme territorialeLes responsables régionaux ne s'inquiètent pas de rester à l'écart des fusions de collectivités
Olivier Aballain

Olivier Aballain

Le Nord-Pas-de-Calais va faire cavalier seul. Le nouveau schema territorial annoncé par François Hollande n’a pas retenu la fusion avec la Picardie. Conséquence: l’Alsace, en se regroupant avec la Lorraine, devrait abandonner au Nord-Pas-de-Calais le titre de plus petite province métropolitaine (12 414 km²), hors Corse.

Une région compacte

Il n’y a rien d’inquiétant, pour Philippe Rapeneau, patron de l’opposition UMP au conseil régional: «Notre région est jeune, dynamique, elle a une longue façade maritime. Nous sommes tout à fait armés». De son côté Philippe Vasseur, le patron de la chambre de commerce et d’industrie régionale, rappelle que onze des seize Länder allemands ont une population comparable ou inférieure au Nord-Pas-de-Calais. «Garder une région compacte n’a que des avantages», estime Philippe Vasseur, qui, «comme en Europe», préfère «l’approfondissement à l’élargissement».

Quels moyens?

Et puisqu’on parle d’Europe, le président du Conseil Général du Pas-de-Calais estime d’ailleurs sur France Bleu Nord que sans la Picardie, «le Nord-Pas-de-Calais va pouvoir se concentrer sur le développement des liens avec les régions frontalières de Belgique et d’Angleterre». Mais tous attendent de savoir de quels moyens ils disposeront. Michel-François Delannoy se lance dans une métaphore footballistique: «On peut avoir une région taillée pour la Champions League, estime le patron du groupe PS au conseil régional. Mais si elle a les moyens d’une CFA2 (équipe amateur), ça ne marchera pas.»