RELIGIONRoubaix ne goûte pas l'islam radical

Roubaix ne goûte pas l'islam radical

RELIGIONDans les alentours de la mosquée Es-Sunna, le djihad est très loin de faire recette...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

Le maire de Roubaix Guillaume Delbar (UMP) refuse de lier le parcours de Mehdi Nemmouche à une radicalisation des jeunes musulmans dans sa ville. Certes, avenue de la Fosse-aux-chênes, tout le monde a entendu parler de l'arrestation du principal suspect de la tuerie de Bruxelles. Mais, près de la mosquée Es-Sunna, l'une des plus grandes de Roubaix, le djihad n'est pas un sujet du quotidien. «Le djihad, c'est un mot que certains délinquants utilisent pour se faire une belle image, estime Kevin, converti à l'islam depuis septembre 2011. Mais le vrai djihad, on le mène contre ses propres défauts.»

Les jeunes plus pratiquants

Au centre social de l'Alma, on constate bien que «les jeunes s'intéressent davantage à l'Islam que leurs parents. Mais il vont à la mosquée le vendredi, ça s'arrête là.» «De toute façon, personne n'appelle au djihad dans les mosquées. Il y a des informateurs de la police à chaque office, croit savoir Walid. Ça règle le problème.»

En revanche, si on s'approche un peu de la rue des Sept-Ponts, où le GIPN avait fait une descente musclée en avril 2012 dans une enquête antiterroriste, c'est plutôt l'agacement qui domine. «On nous reproche juste d'être arabes. Si on a l'air arabe, on est un fondamentaliste musulman», regrette Abdel. Sébastien s'agace: «Je ne supporte pas d'entendre mes enfants dire qu'un camarade lui a reproché de manger du porc à la cantine. Ils devraient être plus discrets.» Mais Samia, lycéenne et pratiquante, apprécie la tolérance en ville: «Ici au moins les femmes qui portent le voile ne sont pas montrées du doigt. On n'embête personne avec ça.» Denis, lui, a un bon conseil: «Je ne demande rien à personne sur sa religion. Et ça se passe très bien.»