Interview de Michel Vercruysse, directeur du département transfrontalier au cabinet KPMG.

Vous organisez demain la conférence «Belgique : enfer ou paradis fiscal ». Pourquoi?

En cette période électorale on observe une recrudescence des demandes de délocalisation vers la Belgique...

La Belgique est-elle avantageuse pour tout le monde ?

Non. Les impôts sur le revenu en Belgique sont, en moyenne, trois à cinq fois plus élevés qu'en France. Les cadres français n'ont pas intérêt à s'y installer. On voit même des Belges prenant une résidence fiscale en France. Mais la Belgique est plus intéressante que la Suisse pour ceux qui ont cinq à dix millions d'euros de patrimoine. Le pays n'a pas d'impôt sur la fortune. Il suffit d'organiser un don, au moins trois ans avant son décès, pour éviter les droits de succession. Enfin, les impôts sur les plus-values et la surtaxation des dividendes ont été supprimés en 1991.

Y a-t-il beaucoup de délocalisés ?

J'ai organisé le déménagement de cinquante à soixante grosses fortunes, beaucoup de la région. Ce flux ne se tarit pas.

Recueilli par C. B.