Dominique Cottrez renvoyée aux assises pour octuple infanticide
JUSTICE•La chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris statuait ce lundi sur le dramatique fait divers découvert le 24 juillet 2010 à Villers-au-Tertre (Nord)...Olivier Aballain
Son avocate Marie-Hélène Carlier s’est dite «très surprise». La cour d’appel de Paris a bien décidé de renvoyer Dominique Cottrez devant les assises du Nord pour les huit infanticides qui lui sont reprochés depuis la révélation des faits, le 24 juillet 2010. Les magistrats parisiens étaient saisis de l’affaire après que la cour de Cassation a annulé, en octobre, le renvoi aux assises ordonné par la cour d’appel de Douai. Ils ont donc rendu la même décision que leurs collègues nordistes. Me Carlier a immédiatement déclaré vouloir déposer un nouveau recours en cassation.
Prescription ou pas?
Depuis les débuts de l’affaire, les défenseurs de Dominique Cottrez, Marie-Hélène Carlier et Frank Berton, bataillent pour faire reconnaître la prescription des faits (dix ans). Ils s’appuient sur des expertises qui datent de la naissance de sept enfants avant mai 2000, soit plus de dix ans avant la découverte des premiers corps le 24 juillet 2010, un «doute» subsistant pour le huitième bébé, né selon les experts entre mai et septembre 2000.
Mais le parquet de Douai soutient que les faits ont été camouflés et que le délai de prescription ne doit débuter qu’à leur révélation, le 24 juillet 2010, et non à leur commission. De fait, certains témoignages de l’entourage de Dominique Cottrez (qui a eu deux filles avec son mari, placé sous statut de témoin assisté) indiquent que l’ancienne aide-soignante a caché ses grossesses. Dominique Cottrez elle-même a invoqué une relation incestueuse avec son père (décédé en 2007) pour expliquer sa «terreur» de voir ses grossesses découvertes.
Et le mari?
Il reste à savoir ce que son mari, Pierre-Marie Cottrez, connaissait des faits. Selon les déclarations de son épouse, il lui aurait demandé de sortir de la chambre trois sacs contenant des cadavres en raison de l’odeur qu’ils dégageaient. Placé sous statut de témoin assisté, Pierre-Marie Cottrez n’a jamais reconnu cette déclaration. Son témoignage aux assises du Nord pourrait encore une fois tout changer.