Ascq célèbre ses Massacrés
Histoire
Le drame a été baptisé l'Oradour* du Nord. Samedi soir et dimanche matin se tiendront les commémorations du 70e anniversaire du Massacre d'Ascq. Dans la nuit du 1er au 2 avril 1944, 86 civils ont été exécutés, en représailles à un acte de sabotage, par une division des Waffen-SS, dans cette commune devenue aujourd'hui Villeneuve-d'Ascq. Jacqueline Duhem, agrégée d'histoire et habitante de la commune, vient de publier un ouvrage, Ascq-1944 (paru aux éditions Les Lumières de Lille), lequel retrace cette tragédie et surtout ses conséquences judiciaires après la guerre.
Vengeance ou justice ?
« J'ai eu accès à des archives inédites, notamment les PV d'interrogatoires d'anciens SS, qui m'ont permis de retracer le parcours des soldats allemands condamnés », raconte l'historienne qui donne également le point de vue allemand de l'époque à travers la presse. Avec beaucoup d'intensité et de nombreux détails, Jacqueline Duhem dévoile les coulisses des deux procès d'Ascq, dont l'un était resté totalement secret. « On ne comprend pas pourquoi on a mis aussi peu de zèle à retrouver certains protagonistes », glisse Jacqueline Duhem. Les neuf condamnés en 1949 étaient-ils coupables ? « Nous ne demandons pas vengeance, mais justice », écrivait, en 1950, le cardinal lillois Liénart au chef d'Etat français. A-t-elle vraiment été rendue ? G. D.