JUSTICELa récidive appelée à la barre

La récidive appelée à la barre

JUSTICEAlain Penin, qui avait déjà été condamné pour viol, est jugé pour le meurtre d'une joggeuse...
Gilles Durand

Gilles Durand

Alain Penin «ne se déchargera pas de ses responsabilités». Me Abderrahmane Hammouch, son avocat, n'a pas l'intention de s'engager dans un procès de la récidive. Son client comparait, depuis lundi, aux assises du Nord, à Douai, pour l'assassinat de Natacha Mougel, une joggeuse qu'il a reconnu avoir tuée le soir du 5 septembre 2010, après l'avoir enlevée à Marcq-en-Baroeul. A l'époque, il bénéficiait d'une remise en liberté conditionnelle. En 2006, il avait été condamné à 10 ans de prison pour un viol commis en 2004. «Jamais il n'aurait dû sortir», critiquent les parents de la victime.

« Je pensais me maîtriser »

Les experts se sont-ils trompés? «Personne n'a décelé de failles chez lui», avoue une assistante sociale chargée de son suivi. La présidente aborde le sujet avec l'accusé. «Quand le médecin vous interroge avant votre libération, vous ne parlez pas de vos fantasmes. Vous avez caché des éléments?», demande-t-elle. «Si j'ai caché des choses, c'était involontaire», répond Alain Penin. «Vous saviez que vous pouviez repasser à l'acte?», poursuit la présidente. Réponse: «Je pensais pouvoir me maîtriser, je n'ai pas réussi.»

Les bras croisés, Alain Penin a du mal à exprimer ses pensées. Surtout face à une ancienne victime de viol, Sylvia, venue témoigner. «Il y a des similitudes entre les agressions de Sylvia et de Natacha», constate la présidente. «Une coïncidence», répond l'accusé. «Il aurait fallu qu'il voie plus souvent le psychiatre, glisse Me Hammouch. Deux fois en un an, c'est trop peu. Ça pose la question des moyens qu'on donne à l'application des peines.» Ce mardi, le juge qui a signé la sortie de prison d'Alain Penin doit être entendu. Le procès doit se terminer vendredi.

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