Deux mondes se rencontrent porte de Valenciennes. Les uns occupent les lieux depuis des années, ont vu les commerces s'étioler, les barres se murer puis tomber. L'autre avance à coups de pelleteuse, de concours d'architecture et de boîtes colorées aux arêtes conquérantes. La guerre des deux n'aura pas lieu: Euralille et la tour Clémenceau sont réunis sur l'exposition Belfort Ever, qui retrace deux ans de réflexion commune.

« Ils nous ont écoutés »

Sur les soixante foyers de l'ancienne tour, une bonne moitié ont pris part aux ateliers. C'est l'association Koan qui est aux manettes: «On a proposé aux habitants d'agir sur le devenir de leur quartier, explique Laurent Thiollet, de Koan. L'urbanisme, ça ne peut pas être seulement des toits et des routes.» Résultat: En s'appuyant sur le travail rendu en 2011, Euralille a intégré un petit boulodrome sur l'arrière de la tour, un espace plein air sécurisé sur l'avant, des équipements sportifs sous le métro… «Ils nous ont écoutés, se réjouit Liliane. En plus, les ateliers ont fait du bien en poussant les gens à sortir de chez eux, au lieu de rester devant la télé.» Une maman de deux enfants poursuit: «Autour de nous, les travaux durent depuis longtemps. S'il n'y avait pas eu ces animations, je crois que nous aurions quitté la tour».

«Nous avons travaillé sur plusieurs scénarios, du plus modeste au plus improbable, raconte Laurent Thiollet. Le but était de présenter aux urbanistes un projet vraiment exploitable». «Au début, les propositions n'avaient pas vocation à être intégrées, confirme Guillaume Deloume, chef de projet chez Euralille. Mais nous sommes très contents d'avoir pu le faire.» La maire de quartier, Françoise Rougerie, est aux anges. «Le projet et l'exposition ont créé un lien essentiel entre les anciens et les nouveaux venus.»

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