Le système Hénin-Beaumont
JUSTICE•La première des trois semaines du procès Dalongeville se termine ce vendredi...Olivier Aballain
La première semaine du procès de Gérard Dalongeville et de ses vingt co-accusés aura été menée tambour battant. Détournements de fonds, favoritisme, faux: retour sur l'éclairage porté sur la gestion de Hénin-Beaumont de 2006 à 2009.
► Les poupées russes.
Le maire a délégué à son premier adjoint, qui a fait confiance aux services municipaux, qui ont obéi… au maire. Ce petit jeu a agacé la présidente du jury dès le deuxième jour. «Quand on vous écoute, vous régliez toutes vos factures les yeux fermés», a lancé Sylvie Leman à l'adresse de Claude Chopin, l'ex-1er adjoint en charge des finances, poursuivi pour favoristime et détournement de fonds.
► Surfacturations.
«Si l'on choisissait systématiquement l'entreprise Deberdt bien qu'elle soit plus chère, c'est simplement parce qu'elle arrosait le parti», a martelé Gérard Dalongeville mercredi. «Oui, j'étais plus cher, mais je n'ai jamais facturé une prestation non effectuée», se défend maladroitement Jean-Marc Bouche, le dirigeant de Deberdt, poursuivi notamment pour recel de favoritisme et de détournement de fonds. Il reste que Gérard Dalongeville n'a toujours pas apporté la preuve matérielle que les sommes surfacturées aterrissaient au Parti socialiste.
► Gestion d'amateurs.
Un «guide de la commande publique» n'a été distribué aux services et aux élus qu'en fin 2008. Jusque-là, les facturations hors marché s'accumulaient en dehors du code des marchés publics. Dont plus de 150.000€ pour la société de sécurité privée ADG pour la seule année 2008. «Je comprends que l'on parle d'amateurisme», confie l'ancien maire, Gérard Dalongeville.