Qu’est-ce que la syllepse ?

Qu’est-ce que la syllepse ?

françaisLa syllepse : derrière ce nom barbare se cache une figure de style très commune. Explications et exemples
Frédéric Henry pour 20 Minutes

Frédéric Henry pour 20 Minutes

L'essentiel

  • La syllepse est une figure de style qui consiste à mettre une idée en avant au détriment des règles de la langue.
  • Il existe deux types principaux de syllepses.
  • Ce sont la syllepse stylistique et la syllepse grammaticale.

La syllepse. Si, comme le prénom Sylvère (du latin « silva », « forêt »), ce mot fait penser à un arbre, il n’a rien à voir avec Mère Nature puisqu’il descend du latin « syllepsis » (« action de prendre ensemble »). À l’instar de la périphrase, de l’antithèse, de l’oxymore ou de l’antiphrase, la syllepse est une figure de style. Et celle-ci est bien plus répandue qu’on ne l’imagine.

Deux types de syllepses

Il existe deux types principaux de syllepses : la syllepse stylistique (ou de sens) et la syllepse grammaticale (ou de construction). Chacune repose sur le même principe de base : maltraiter les règles de la grammaire ou de la syntaxe, ou établir une discordance entre le fond et la forme. Pourquoi ? Comme toutes les figures de style, pour appuyer son propos, bien entendu.

La syllepse stylistique

Celle-ci joue sur la polysémie des mots. Par exemple :

  • « Vêtu de probité candide et de lin blanc » : on ne se vêt pas de probité, mais les deux termes évoquent la pureté.
  • « Il leva son verre et son courage » : on ne peut pas « lever son courage » au sens propre, mais le verbe est porteur de sens avec les deux noms.
  • « Ce garçon est une vraie girouette : il change d’avis et de direction » : ici, la girouette est invoquée tant au sens propre qu’au sens figuré.

La syllepse grammaticale

Celle-ci néglige carrément les règles de la grammaire et/ou de la syntaxe afin de mettre l’accent sur ce qui est important. En général, il s’agit d’une incohérence liée au genre ou au nombre. Par exemple :

  • « Le peuple veut qu’on l’écoute, ils en ont assez » : le sujet de la phrase est « le peuple », il faudrait donc poursuivre par « il en a assez ».
  • « Sophie avait l’air soucieuse » : c’est l’air qui est soucieux, pas Sophie, mais ici, on veut mettre l’emphase sur elle.

Et le combo genre/nombre :

  • « La foule s’éloigne, et ils retournent à leurs travaux. » : le sujet étant « la foule », il faudrait dire « elle retourne à ses ».

La syllepse grammaticale involontaire… est une faute

Force est de constater que les syllepses grammaticales, telles que celles évoquées ci-dessus, sont souvent… involontaires.

NOTRE DOSSIER LANGUE FRANÇAISE

En ce cas, il s’agit bel et bien d’une faute de langue. Restez vigilants en rédigeant vos textes.